TotalEnergies veut produire davantage de biocarburants pour les avions

Pourra-t-on produire assez de carburant "vert" pour les avions? Emmanuel Macron va annoncer une enveloppe de 300 millions d'euros annuels à partir de 2024 pour soutenir la filière aéronautique, notamment pour pousser la production de carburant plus durable. Les principaux acteurs du secteur devraient, eux aussi, apporter une somme similaire. "Nous avons des clients, constructeurs et compagnies aériennes, que nous allons accompagner", a confirmé ce vendredi matin la directrice de TotalEnergies en France, Isabelle Patrier, sur BFM Business.
Le géant énergétique a récemment annoncé vouloir augmenter à 285.000 tonnes par an la capacité de production de carburants durables d'aviation (SAF) dans sa bioraffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne, proche des aéroports d'Orly et de Roissy. "C'est un grand enjeu" qui "va nous permettre d'accompagner la décarbonation du transport aérien", a affirmé Isabelle Patrier, pour qui "on a la chance en France d'avoir un système aéronautique puissant", donnant des exemple d'entreprises comme Dassault, Airbus ou Safran.
"Nous travaillons en partenariat avec tout cet écosystème pour avancer sur la production et la distribution de biocarburants", a déclaré Isabelle Patrier.
Huiles alimentaires usagées
"Quand on a transformé la raffinerie de la Mède, à côté de Marseille, on a fait un investissement de plus de 300 millions d'euros pour faire des biocarburants terrestres" et pour la transformation de la raffinerie de Grandpuits, "c'est 400 millions d'euros", a assuré la directrice France de TotalEnergies. L'Union européenne est parvenue au mois d'avril dernier à un accord prévoyant d'atteindre une proportion de 70% de biocarburants et de carburants de synthèse dans les carburants d'aviation d'ici 2050, afin d'atteindre son objectif de neutralité carbone à cet horizon.
"Aujourd'hui les biocarburants que nous produisons, nous les produisons sous forme d'économie circulaire", a affirmé Isabelle Patrier. "On utilise des huiles alimentaires usagées et des graisses animales, et donc des déchets", car "on a besoin de lipides" pour produire un biocarburant. Le carburant de synthèse, lui, est issu "d'une réaction entre de l'hydrogène et du CO2", ce qui requiert de l'hydrogène vert. Mais "pour faire de l'hydrogène vert, il faut de l'électricité verte […], d'où l'importance de développer des énergies renouvelables".