TotalEnergies veut bien négocier avec les syndicats mais après le déblocage des raffineries

C'est donc un bras de fer qui se profile dans les prochains jours afin de trouver une issue à la situation critique d'approvisionnement des stations-essence. D'un côté, la direction de TotalEnergies, de l'autre les syndicats qui réclament une hausse des salaires et ont lancé un mouvement de blocage des raffineries du groupe pour se faire entendre. Directeur du raffinage au sein de la compagnie, Jean-Marc Durand s'est montré clair sur le plateau de la matinale de BFMTV: les négociations s'ouvriront uniquement sous réserve que les blocages cessent.
"On l’a dit ce week-end, on est totalement disposé à négocier mais on veut que ce qui empoisonne la vie des Français cesse."
Un peu plus tôt dans la matinée, le secrétaire général CGT Chimie Emmanuel Lépine avait confirmé au micro de RMC que la grève se pousuivrait ce lundi: "La coordination CGT-TotalEnergies va se réunir pour faire une réponse au communiqué de Total ce week-end. Pour l’instant, on n’a pas de date de négociations, on n’a pas de proposition. Ce qu’on souhaite, c’est qu’il y ait ouverture de négociations puis propositions avant de lever la grève."
TotalEnergies botte en touche sur la revalorisation salariale de 10%
Récusant le terme de "chantage" pour qualifier sa condition d'ouverture des négociations, Jean-Marc Durand l'emploie plutôt pour désigner ce que vivent les Français. "On s’attache à livrer le maximum de stations-service le plus vite possible, a insisté le directeur du raffinage. Ce matin à 4h30, les camions étaient sur la route. Derrière, on souhaite attaquer le plus vite possible les négociations une fois que les blocages auront été levés. On a dit que les résultats de la compagnie sont très bons et on a dit qu’on allait rétribuer et faire participer nos salariés de façon totalement appropriée à ces résultats."
Au sujet de la demande d'augmentation de 10% des salaires portée par les syndicats, "c’est la valeur qu’a donnée la CGT mais on ne commence pas la négociation comme ça", a-t-il déclaré .
Le directeur du raffinage a rappelé que l'entreprise avait déjà accédé à la requête des syndicats pour anticiper les négociations annuelles obligatoires: "Les négociations se font traditionnellement en janvier chez nous de façon à incorporer les éléments d’inflation de l’année précédente. A la demande des syndicats, on avait déjà avancé ces négociations à mi-novembre. Maintenant, la CGT demande à l’avancer encore plus. On est d’accord avec ça, on échange avec l’ensemble des syndicats mais on ne veut pas négocier avec une situation qui empoisonne la vie des Français."