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Tensions sur le carburant: les transporteurs de voyageurs contraints d'annuler des tournées

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Des livraisons de carburant en retard, plus faibles que prévu, voire même annulées, provoquent d'importantes difficultés chez les opérateurs de transport de personnes (bus, cars, cars scolaires).

Les automobilistes ont actuellement toutes les peines du monde à faire le plein d'essence. Selon le gouvernement, "12% des stations à l’échelle du pays rencontrent des difficultés sur au moins un type de carburant, avec des variabilités puisque dans la région Hauts-de-France, on atteint plus de 30% de stations qui rencontrent des difficultés", expliquait ce mercredi Olivier Véran à l'issue du conseil des ministres.

Mais les particuliers ne sont pas les seuls à peiner pour trouver du carburant. Les professionnels subissent également des difficultés d'approvisionnement et notamment les entreprises de transport en commun.

"Sur le marché du gazole, il y en a presque un quart qui est livré directement aux utilisateurs professionnels, les transporteurs, les agriculteurs, le BTP etc et c’est vrai qu’il y a beaucoup de difficultés à répondre à toutes leurs demandes. Donc il y a du fractionnement, presque du contingentement. Ce n’est pas de la pénurie, c’est parce que le produit a du mal à arriver", explique sur BFMTV Frédéric Plan, délégué général de la Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffages.

"Une situation jamais vue depuis 30 ans"

Une situation tendue confirmée à BFM Business par Ingrid Mareschal, Déléguée générale de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV).

"Nous avons des remontées (des membres de la FNTV, NDLR) depuis plusieurs semaines mais les remontées de cette semaine sont beaucoup plus alarmistes", s'inquiète-t-elle.

"Certaines livraisons sont annulées, ont plusieurs jours de retard ou les volumes livrés sont beaucoup plus faibles que les volumes commandés (de l'ordre d'un tiers)", poursuit Ingrid Mareschal.

Les conséquences sur l'offre de transport sont immédiates: "Certains services de transport ont dû être annulés et des transporteurs nous demandent s’ils doivent annuler les prestations prévues à partir de la fin de cette semaine s’ils ne sont pas livrés à temps. Nos adhérents nous indiquent qu’ils n’ont pas vécu cette situation depuis 30 ans".

Situation particulièrement tendue dans le Nord et le Grand Est

Selon la responsable, les tensions sont particulièrement fortes "dans le Nord et le Grand Est mais toute la moitié Nord de la France semble touchée".

Les pouvoirs publics sont évidemment alertés. "Nous avons une réunion vendredi matin avec les cabinets de Clément Beaune (ministre délégué aux Transports) et Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique) mais avons du mal à obtenir des éléments précis de la part de l’Etat sur la situation exacte à ce jour, précise Ingrid Mareschal. L’Etat reconnait de grandes difficultés mais nous demande de rassurer les transporteurs afin d’éviter tout effet de panique susceptible de provoquer une sur-consommation".

Un peu comme pour les automobilistes qui se ruent actuellement sur les stations-service. Contactés par BFM Business, la RATP et le groupe Keolis n'ont pas encore retourné nos demandes d'information.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business