BFM Business
Energie

Prix de l'électricité: pourquoi le gouvernement a renoncé à appliquer la hausse prévue au 1er août

placeholder video
En choisissant de ne pas appliquer une hausse des tarifs de l'électricité au 1er août, le gouvernement tente de ne pas provoquer l'ire des consommateurs. Les prochains ministres devront-ils prendre dès la rentrée des décisions impopulaires?

Les Français arrivent-ils à suivre la valse des hausses et des baisses des tarifs de l'électricité? Pas sûr. D'ailleurs Bercy a tenu à faire la lumière sur une décision inattendue prise lundi: contrairement aux recommandations de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), le gouvernement n'appliquera pas la hausse de 1% prévue au 1er août.

La facture devait grimper entre 10 et 40 euros selon les calculs de Bercy, de quoi créer des polémiques politiques et des colères sociétales alors que le pays est en peine crise depuis les récentes élections législatives.

"Cette décision est à la fois une décision de bon sens et de protection d’une hausse inutile des tarifs pour les consommateurs", a expliqué ce lundi Roland Lescure.

De son côté, pour ne pas laisser diffuser des incompréhensions, Bruno Le Maire a aussi confirmé la baisse des tarifs en 2025. "Conformément à mon engagement, les prix de l’électricité baisseront de 15% en février prochain", assure l'actuel locataire de Bercy en soulignant que "les consommateurs ont droit à la stabilité et à la visibilité des prix".

Une décision irrévocable?

Lors d'un point presse, les équipes des deux ministres ont tenté d'éviter tout malentendu. "Augmenter à l'été pour baisser les tarifs l'an prochain n'était pas acceptable. Il faut apaiser le sujet", explique un conseiller à l'industrie de Bruno Le Maire, en rappelant que cette décision est "totalement autorisée par le code de l'énergie".

Le conseiller rappelle que les propositions de hausse de la CRE visaient à répondre aux besoins de financement du développement du réseau, il était aussi nécessaire de "limiter l'impact des coûts sur les consommateurs".

"On a considéré qu'après des hausses régulières depuis aout 2021, il était important (…) que cette hausse n'entre pas en vigueur au 1er août", selon ce conseiller.

La hausse est-elle irrévocable? Sans doute pas. Le gouvernement dispose désormais d'un délai de deux mois pour "demander de nouvelles délibérations sur l'évolution" du tarif d'utilisation des réseaux publics de distribution d'électricité (TURPE) a rappelé la CRE.

L'évolution des prix devra être appliquée d'une manière ou d'une autre afin de permettre à RTE et Enedis de financer les investissements nécessaires à la modernisation du réseau. Ce sera aux futurs ministres de gérer cette annonce de rentrée en appliquant la hausse ou en ralentissant les investissements prévus.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco