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Pétrole: les baisses de production font gonfler les prix et ça risque de continuer

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Invité de la matinale de BFM Business, le spécialiste Jean-Pierre Favennec estime que le contexte économique mondial est favorable à des répercussions à la hausse des réductions de production de pétrole de la Russie et de l'Arabie saoudite sur les prix de l'or noir.

Le rebond des prix de l'or noir devrait se poursuivre. C'est en tout cas les prévisions que formule Jean-Pierre Favennec, consultant spécialiste du pétrole, alors que la Russie et l'Arabie saoudite ont récemment annoncé une prolongation de leur réduction de production. Deux pays "qui ont intérêt à ce que le prix du pétrole augmente" selon l'expert qui était l'invité ce lundi de Good Morning Business.

"L'Arabie saoudite a des plans de développement très ambitieux et la Russie doit maintenir des recettes pétrolières importantes pour financer son effort de guerre en Ukraine et son économie", explique ce spécialiste.

"On va peut-être voir les prix du pétrole encore augmenter mais il n'y a pas de raison de les voir atteindre les niveaux très élevés qu'on a pu connaître", tempère cependant Jean-Pierre Favennec.

Depuis plusieurs mois, l'OPEP+ avait entrepris des réductions de sa production qui ne s'étaient pas toutes soldées par des effets haussiers sur les prix, ces derniers étant même plutôt orientés à la baisse dernièrement.

Aujourd'hui, le paradigme a changé pour Jean-Pierre Favennec qui constate que "les réductions marchent" et ce, des pour raisons simples. "Il y a l'accord [de l'Arabie saoudite] avec la Russie et les prévisions économiques mondiales ne sont pas trop mauvaises, en tout cas elles sont meilleures qu'il y a quelques mois et il y a besoin de pétrole un peu partout dans le monde."

La menace d'un choc pétrolier toujours présente

La demande de pétrole reste en effet importante malgré une baisse tendanciel de la consommation en Europe où les discours en faveur d'une réduction de la place des énergies fossiles gagnent en résonance. "Ce n'est que 500 millions d'habitants sur 8 milliards et la consommation globale dans le monde est plutôt en hausse", rappelle le consultant spécialiste qui rappelle que le risque d'un choc pétrolier existe toujours en cas de sous-investissement face à une augmentation continue de la demande.

"Si on n'investit pas suffisamment, la production de pétrole va drastiquement baisser et le prix va augmenter considérablement", prévient Jean-Pierre Favennec.

Par ailleurs, l'expert insiste sur le fait que des pays moins soucieux des enjeux environnementaux seront toujours aptes à investir massivement afin de favoriser la hausse de la production de pétrole, citant l'exemple chinois.

Timothée Talbi