Mesure sur le GNR pour les agriculteurs: le secteur du bâtiment réclame sa propre compensation

Les agriculteurs ont ouvert une brèche et le secteur du bâtiment s'enfonce dedans. Parmi les revendications des agriculteurs ces derniers jours figuraient notamment la fin de l'avantage fiscal sur le gazole non routier. Dès vendredi dernier, le Premier ministre Gabriel Attal est revenu sur cette mesure du dernier budget qui impliquait une taxe d'un peu moins de 3 centimes par an jusqu'en 2030.
Il n'en fallait pas plus pour que la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) monte au créneau. "Il serait incompréhensible et injuste que le secteur du BTP ne bénéficie pas de cette mesure et paye seul le prix de la sortie des énergies fossiles", avait-elle estimé sur X (ex-Twitter) en interpellant le chef du gouvernement et Bruno Le Maire.
Quatre jours plus tard, la confédération qui regroupe plus de 60.000 entreprises a été reçue à ce sujet par le ministre de l'Economie et des Finances. "On ne peut pas avoir 2 poids 2 mesures sur la problématique du GNR, insistait en marge son président Jean-Christophe Repon. Nos 620.000 entreprises artisanales sont dans l'incompréhension face à une telle iniquité de traitement."
"Il semble que le syndicalisme qu'on porte est moins écouté que le fumiers des agriculteurs", pestait le représentant sur RMC vendredi matin.
Bercy s'engage en faveur d'une compensation trimestrielle
Pour comprendre le mécontentement de la Capeb qui se sent "lésée", il faut rappeler qu'un accord tripartite avait été conclu entre les agriculteurs, Bercy et le secteur du bâtiment. "Sur le GNR, on avait un accord qui nous permettait de sortir doucement de la taxe sur dix ans", expliquait ce matin sur RMC Jean-Christophe Repon. "Quand on a entendu que le GNR ne serait payé que par les travaux publics et le bâtiment, on a fait des propositions à Bruno Le Maire en disant : 'il n'est pas question que nos TPE soient lésées et donc il faut une compensation, un accompagnement sur ces sujets-là'", précisait le président de la Capeb sur Sud Radio au lendemain de la réunion à Bercy.
Lors de cette réunion, Bruno Le Maire a estimé qu'il ne pouvait pas y avoir "deux sons et deux visions de l'artisanat et des agriculteurs" tout en écartant un retour sur l'accord tripartite. "Il ne nous dit pas la même chose qu'aux agriculteurs car on consomme moins de GNR mais on nous a promis qu'on allait ouvrir des discussions sur des compensations fiscales qui nous permettraient en fin d'année de pouvoir récupérer des sommes qui correspondent à ces taxes", indique David Morales, vice-président en charge des affaires économiques de la Capeb sur BFMTV.
"Bruno Le Maire s'engage à nous faire une compensation sur la volumétrie des petites entreprises pour le GNR tous les trimestres afin de respecter nos accords."