Les députés relèvent le prix régulé de revente de l'électricité produite par EDF

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'Assemblée nationale à Paris lors des questions au gouvernement le 19 juillet 2022 - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP
Les députés ont approuvé, dans la nuit de jeudi à vendredi et contre l'avis du gouvernement, le relèvement du prix régulé auquel EDF est obligé de revendre une part de son électricité nucléaire à ses concurrents dans le cadre de l'Arenh.
A la faveur d'une coalition de votes des oppositions, l'Assemblée a adopté, par 167 voix pour et 136 contre, un amendement de LR qui porte ce tarif fixe de 42 euros actuellement à "au moins 49,5 euros" par mégawattheure (MWh) à compter du 1er janvier 2023.
En défense de l'amendement de son groupe, le chef des députés LR Olivier Marleix a assuré, dans l'hémicycle, que ce relèvement était dans "l'intérêt de l'entreprise EDF" qui est tenu de revendre à ses concurrents une part de son électricité nucléaire au prix fixe, et bien inférieur au prix du marché, de 42 euros/MWh.
Contre l'avis de LREM
Cette obligation, connue sous le nom d'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), a été imposée à EDF depuis 2011 dans le cadre de l'ouverture à la concurrence du marché de l'électricité.
Maud Bregeon, la rapporteure LREM du projet de loi pouvoir d'achat sur le volet énergie, s'était opposée à cet amendement tout en reconnaissant que ce dispositif devait être revu.
L'amendement a toutefois été adopté grâce aux voix du RN et de la Nupes, dont plusieurs députés ont dénoncé le coût de ce dispositif pour EDF, obligé de vendre à perte une partie de sa production et dont l'exécutif a annoncé la renationalisation.
Cette année, EDF a été contraint de vendre 20 TWh supplémentaires à ses concurrents, pour un total de 120 TWh, dans le cadre de l'Arenh. Le volume supplémentaire avait été payé 46,2 euros le MWh.