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Energie

Le patron de Shell estime qu'il faut taxer davantage les compagnies énergétiques

Une station Shell au Royaume-Uni.

Une station Shell au Royaume-Uni. - JUSTIN TALLIS / AFP

À l'occasion de la conférence Energy Intelligence Forum, le patron de Shell Ben van Beurden a appelé à accepter le principe d'une hausse de la taxation des compagnies énergétiques dont les bénéfices ont flambé depuis la guerre en Ukraine.

Le patron de Shell Ben van Beurden a estimé mardi lors d'une conférence sectorielle à Londres que les gouvernements allaient probablement devoir taxer davantage les entreprises énergétiques pour protéger les plus pauvres face à la crise de l'énergie. Il a ajouté que c'était un principe qu'il fallait "accepter" interrogeant toutefois la façon dont serait opérée cette hausse de la taxation.

"Nous ne pouvez pas avoir un marché qui se comporte d'une telle façon (...) qu'il va infliger des dommages à une part importante de la société", a-t-il affirmé lors d'une séance de questions et réponses à la conférence Energy Intelligence Forum.

"D'une manière ou d'une autre il faut une intervention gouvernementale qui se traduise (...) par la protection des plus pauvres et cela veut probablement dire que les gouvernements doivent taxer les gens dans cette pièce pour payer pour ça", a-t-il élaboré devant un parterre de cadres et dirigeants d'entreprises énergétiques.

"Je crois que nous devons accepter cette réalité sociale", a-t-il insisté, ajoutant toutefois que "cela pouvait être fait de façon intelligente ou non".

Flambée des bénéfices des compagnies énergétiques

Le dirigeant faisait allusion à la taxation des compagnies énergétiques à l'heure où leurs bénéfices ont flambé depuis la guerre en Ukraine, celle-ci ayant entraîné une envolée des cours du pétrole et du gaz ces derniers mois, même s'ils sont retombés des sommets atteints juste après le début de l'offensive russe.

Ben van Beurden et Shell n'ont pas fait de commentaires sur la manière adéquate de taxer les entreprises du secteur, qui est notamment monté au créneau contre un impôt spécial qui avait été décidé par le prédécesseur du Chancelier de l'Echiquier Kwasi Kwarteng et que le nouveau gouvernement conservateur de Liz Truss ne va pas étendre.

Plafonner le prix du pétrole russe, une mesure efficace?

Le dirigeant, qui vient d'annoncer qu'il allait quitter ses fonctions fin 2022, s'est par ailleurs montré dubitatif face à l'idée d'un plafond de prix pour le pétrole russe. Plusieurs pays appellent à limiter le prix de vente du pétrole russe pour saper la manne permettant à Moscou de financer, notamment, son intervention militaire en Ukraine.

En septembre, les pays du G7 avaient ainsi décidé de plafonner "urgemment" le prix, un mécanisme complexe à mettre en place, en invitant notamment une "large coalition" de pays à le mettre en oeuvre.

"J'ai du mal à comprendre comment un plafond des prix du pétrole russe peut être efficace", a déclaré Ben van Beurden pendant la conférence Energy Intelligence Forum, selon des propos relayés sur Twitter.

"Intervenir sur des marchés de l'énergie complexes sera très difficile. Les gouvernements doivent consulter les experts de marché sur ce qu'ils peuvent faire ou pas en termes d'interventions", a-t-il poursuivi.

NLC avec AFP