L'UE veut plafonner les revenus des producteurs d'électricité via les renouvelables et le nucléaire

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'adresse à une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre suédois à Stockholm, en Suède, le 7 avril 2022. - Fredrik SANDBERG / TT NEWS AGENCY / AFP
Bruxelles a proposé mercredi de plafonner les revenus des entreprises produisant de l'électricité avec le nucléaire et les renouvelables, et de réclamer une "contribution de solidarité" aux groupes gaziers et pétroliers, afin d'aider ménages et entreprises face à la flambée des factures énergétiques.
Les producteurs d'électricité "à faible teneur en carbone réalisent des revenus massifs" gonflés par l'envolée de tarifs indexés sur ceux du gaz, "et nous proposerons donc de réorienter ces bénéfices inattendus pour soutenir les personnes et les entreprises vulnérables", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
200 euros le mégawattheure (MWh) maximum
La présidente de la Commission européenne a appelé par ailleurs à prélever une partie des "bénéfices massifs des entreprises de combustibles fossiles".
"Nous allons proposer une contribution de solidarité pour les entreprises de combustibles fossiles, car toutes les sources d'énergie doivent contribuer à résoudre cette crise", a indiqué Ursula von der Leyen.
Les Etats membres pourraient utiliser cette manne financière pour aider les consommateurs mais aussi investir dans des sources d'énergies propres.
D'après Reuters, qui a pu consulté ce projet, le prix de l'électricité produite par d'autres sources que le gaz naturel serait plafonné à 200 euros le mégawattheure (MWh) dans l'Union. Les Etats membres auraient ausi un objectif de réduire leur consommation de 10% par mois par rapport à la moyenne du mois correspondant sur les cinq dernières années.
Un prix du gaz russe plafonné?
Bruxelles propose également de plafonner les prix du gaz livré à l'UE par la Russie, afin de "réduire les revenus" utilisés par le Kremlin pour "financer cette guerre atroce contre l'Ukraine".
Un peu plus tôt mercredi, le président russe Vladimir Poutine a averti que son pays ne livrerait plus de pétrole ou de gaz aux pays qui plafonneraient les prix des hydrocarbures vendus par Moscou.
"Au début de la guerre, le gaz russe par gazoduc représentait 40% de tout le gaz importé (par l'UE). Aujourd'hui, il n'en représente que 9%", a souligné de son côté Ursula von der Leyen.
Le ministre tchèque du Commerce et de l'Industrie Jozef Sikela, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l'UE, a critiqué l'idée d'un plafonnement du prix du gaz russe.
"Ce n'est pas une proposition constructive. C'est plus une autre forme de sanction contre la Russie plutôt qu'une véritable solution à la crise de l'énergie en Europe", a-t-il déclaré, appelant à un découplage rapide des prix de l'électricité et du gaz.
Autre piste envisagée par Bruxelles: un mécanisme de soutien aux fournisseurs d'énergie manquant de liquidités face à la folle volatilité des marchés mondiaux, en actualisant la réglementation de l'UE pour permettre aux Etats membres d'apporter rapidement des garanties publiques aux entreprises concernées.