Grâce aux pays non-membres de l'Opep+, la production mondiale de pétrole atteint un niveau record en août

La production mondiale de pétrole a atteint en août un niveau record, selon le dernier rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) publié jeudi, qui évoque la perspective d'un marché excédentaire "imminent". "L'approvisionnement mondial en pétrole a légèrement augmenté en août pour atteindre un record de 106,9 millions de barils par jour (mb/j)", alors que l'organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) a continué de desserrer l'étau sur ses coupes de production et que l'offre des pays hors Opep+ se situait "proche de ses sommets historiques", a indiqué l'AIE.
La production d'or noir devrait augmenter de 2,7 mb/j pour s'établir à 105,8 mb/j en moyenne cette année, et de 2,1 mb/j pour atteindre 107,9 mb/j en 2026, selon son rapport qui révise chaque mois les prévisions de demande et d'offre de pétrole selon la conjoncture.
"La croissance de l'offre de pétrole hors Opep+ se poursuit à un rythme soutenu, avec une production des États-Unis, du Brésil, du Canada, de la Guyane et de l'Argentine atteignant ou (étant) proche de ses plus hauts historiques", souligne l'AIE.
Des prix orientés à la baisse
L'Opep+ devrait elle augmenter son offre de 1,3 mb/j en 2025 et de 1 mb/j l'année prochaine, soit un niveau comparable à celui des pays non membres de l'organisation, relève l'AIE. Cette situation contraste avec une demande d'or noir qui elle reste "largement inchangée", avec une croissance attendue d'environ 700.000 barils par jour en 2025 et en 2026. En conséquence, l'AIE estime que la consommation atteindra en moyenne 103,87 millions de barils par jour en 2025, et 104,57 mb/j en 2026 (contre 103,1 mb/j en 2024). L'AIE précise que la demande de carburéacteur pour l'aviation retrouvera enfin son niveau de référence d'avant la pandémie au cours de la période estivale de l'hémisphère nord de 2026.
Le prix de référence du pétrole brut s'est établi en moyenne au mois d'août à 67 dollars le baril de Brent, en baisse de 2 dollars sur un mois.
"Le sentiment des investisseurs à l'égard du pétrole est resté fortement baissier, car la perspective d'une offre excédentaire imminente a atténué tout élan positif sur les prix", souligne l'AIE.
Le marché craint en effet une offre trop abondante de brut dans les prochains mois alors que l'Opep+ a fortement augmenté ses quotas de production depuis avril. Dimanche, elle a annoncé des hausses de production de Ryad, Moscou et de six autres membres, pour octobre.