Géant mondial de l'uranium, le Kazakhstan fait appel à la Russie pour construire sa première centrale nucléaire

Une vue aérienne du village d'Ulken au Kazakhstan, où sera construite la première centrale nucléaire du pays asiatique, le 22 septembre 2024 (photo d'illustration). - RUSLAN PRYANIKOV / AFP
La Russie a lancé vendredi les travaux pour construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan, immense pays d'Asie centrale et premier producteur mondial d'uranium, où la Chine doit en construire deux autres. Selon un communiqué commun de l'agence nucléaire kazakhe et du géant russe du nucléaire Rosatom, ces travaux ont pour but de "sélectionner le site optimal" en forant une cinquantaine de puits d'exploration et en prélevant des échantillons de sol.
"Le lancement des études d'ingénierie est une étape fondamentale dont dépendent la sûreté, la fiabilité et la rentabilité du projet", selon le communiqué. La cérémonie de lancement a eu lieu près du village à moitié abandonné d'Ulken, bordant le Balkhach, deuxième plus grand lac d'Asie centrale, dans le sud du pays.
La construction de cette première centrale nucléaire avait été validée à l'automne 2024, à l'issue d'un référendum sans surprise, et le Kazakhstan avait annoncé en juin miser sur son allié Moscou. La Chine, via son entreprise China National Nuclear Corporation (CNNC), doit construire les deux prochaines centrales, selon les autorités kazakhes, qui assurent que les détails des projets seront connus d'ici la fin de l'année.
Premier production mondiale d'uranium
Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43%) et troisième fournisseur d'uranium naturel à l'Union européenne, mais manque cruellement d'électricité pour sa consommation intérieure. Si la France et la Corée du Sud étaient aussi en lice pour construire ces centrales, la décision kazakhe de choisir la Russie et la Chine est logique, tant ces deux puissances voisines du Kazakhstan sont incontournables en Asie centrale.
La question de l'atome est sensible au Kazakhstan, dont la mémoire collective reste marquée par les quelque 450 essais nucléaires soviétiques menés dans le nord-est entre 1949 à 1989, exposant 1,5 million de personnes aux radiations.