EPR de Flamanville: EDF promet du courant en 2023

L'EPR en construction à Flamanville (Manche) doit fournir de l'électricité au réseau en 2023, a affirmé ce jeudi le groupe d'électricité EDF, qui planche pour éviter les problèmes intervenus sur un réacteur similaire à Taishan, en Chine. "Ce qui est attendu, c'est la fourniture du premier kilowatt de Flamanville 3 en 2023", a assuré David Le Hir, directeur achèvement de cet EPR lors d'une commission locale d'information à La Hague, près de Flamanville.
EDF avait annoncé en janvier un nouveau retard dans le chargement du combustible repoussé de fin 2022 au deuxième trimestre 2023 sans préciser quand le premier kwh serait produit. "Le chargement du combustible au 2e trimestre 2023 (...) serait la première étape d'un processus de démarrage qui dure plusieurs mois", a précisé David Le Hir. Le calendrier annoncé inclut l'impact des problèmes rencontrés par le réacteur EPR 1 à Taishan, assure-t-il.
EDF n'exclut pas de nouveaux surcoûts
Pour Yannick Rousselet, chargé des questions nucléaires de Greenpeace France interrogé en marge de la réunion, ces adaptations vont nécessairement entraîner de nouveaux surcoûts, en plus de ceux annoncés en janvier. Interrogé sur ce point par l'AFP, David Le Hir a répondu: "peut-être que oui, peut-être que non".
Il a en revanche démenti les affirmations mardi de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD), une association antinucléaire, selon lesquelles EDF allait "mettre à la poubelle" les combustibles destinés à l'EPR arrivés en 2021 à Flamanville, soit 250 millions d'euros, pour les remplacer par d'autres, renforcés pour éviter les problèmes rencontrés à Taishan.
"Les assemblages (de combustibles ndlr) qui sont actuellement stockés sur Flamanville seront utilisés sur Flamanville", a assuré David Le Hir. EDF planche pour éviter à Flamanville deux problèmes techniques survenus à Taishan, a-t-il aussi précisé. Des ruptures de ressorts sur "quelques crayons" (barres de combustibles) ont conduit à leur "inétanchéité".
Et par ailleurs, a été identifié "un phénomène de frottement localisé" entre les assemblages de combustibles et le "réflecteur lourd", un composant enveloppant le coeur qui permet de guider l'eau à l'intérieur de la cuve. Cela "ne remet pas en cause la conception de la cuve", selon David Le Hir. Le Président Emmanuel Macron a annoncé le 10 février un programme de construction de six autres EPR en France. Celui de Flamanville cumule 11 ans de retard et son coût est monté 12,7 mds selon EDF contre 3,3 mds annoncé en 2006.