Électricité: est-il possible de quitter l'offre au tarif réglementé et d'y revenir plus tard?

La concurrence bat son plein sur le marché des fournisseurs d'électricité. Depuis plusieurs mois, les différentes hausses des prix de l'électricité, qu'il s'agisse du tarif réglementé de vente (TRVE) ou plus récemment de la taxation, ont progressivement permis à des fournisseurs alternatifs de proposer des offres de marché attractives.
Après des hausses successives de 15 et 10% en 2023, le TRVE d'EDF vient d'enregistrer une augmentation de 8,6% pour le tarif heures pleines/heures creuses et de 9,8% pour le tarif base au 1er février dans le cadre du rélèvement de l'accise sur l'électricité.
Ces nombreuses hausses, ajoutées au mode de calcul du TRVE qui intègre les prix du marché sur les deux dernières années, ont sensiblement renchéri le tarif réglementé de vente. Notamment par rapport à des offres de marché qui, bien qu'également touchées par la récente hausse fiscale, peuvent répercuter bien plus significativement les prix actuels sur les marchés de gros.
Et ces derniers ont particulièrement baissé au cours des derniers mois. Avant même l'entrée en vigueur de la dernière hausse des prix de l'électricité (qui était annoncée depuis l'été dernier), l'UFC-Que Choisir constatait des offres de 10 à 40% en dessous du tarif réglementé, le degré d'économie variant en fonction de la nature du contrat: à prix fixes ou avec des prix indexés sur des indices boursiers, ce qui implique davantage de risques.
Une fenêtre de tir de plusieurs mois
Dans un contexte de tension sur le pouvoir d'achat, de tels rabais sont de nature à faire réfléchir les consommateurs au tarif réglementé de vente. Pour les associations de consommateurs et les experts du secteur, la situation est propice à faire jouer la concurrence. Mais certains particuliers peuvent être frileux à l'idée de quitter l'offre au tarif réglementé pour des raisons contractuelles.
D'autant plus que cette offre pourrait bel et bien redevenir attractive d'ici un an et demi. Et pour cause: si la flambée des prix de l'électricité au pic de la crise énergétique se reflète actuellement dans le TRVE, ce ne sera plus le cas dans quelques mois. En cas de nouvelle hausse des prix sur les marchés entretemps, le tarif réglementé pourrait donc se révéler de nouveau avantageux puisqu'il intègrera la récente baisse des prix de gros.
Dans le même temps, les fournisseurs alternatifs seraient contraints de répercuter cette augmentation des prix sur les marché de gros si elle survenait. Pour autant, cet horizon reste hypothétique et dans le cas présent, il est intéressant de comparer les différentes offres de marché et d'éventuellement quitter le tarif réglementé de vente si les potentielles économies sont substantielles.
Le fournisseur initial se charge de la résiliation
En ce qui concerne les difficultés administratives qui pourraient survenir, elles sont en réalité minimes. En effet, les consommateurs peuvent désormais résilier à tout moment et sans frais leur contrat de fourniture d'électricité pour en choisir un autre et ce, peu importe sa nature.
Il est donc tout à fait possible de quitter une offre au tarif réglementé pour une offre de marché et de finalement revenir vers le TRVE à n'importe quel moment. Par ailleurs, c'est le prestataire initial lui-même qui assure la résiliation du contrat sur demande du nouveau fournisseur.
Les quelque 130.000 clients profitant depuis cet automne de l'offre d'achat groupé de l'UFC-Que Choisir constituent l'une des rares exceptions: s'ils quittent cette offre proposant un prix fixe sur une durée de deux ans, ils ne pourront plus y revenir par la suite.