Electricité: de "très fortes chances" d'éviter le délestage cet hiver, selon un dirigeant d'EDF

Alors que la menace d'une pénurie d'électricité se dessine en France pour l'hiver prochain, un haut responsable d'EDF s'est voulu rassurant, estimant qu'il était très probable que la France passe l'hiver sans encombre sur le plan électrique.
Marc Benayoun, directeur exécutif d'EDF chargé du pôle clients, services et territoires, participait à une table ronde sur la sécurité de l'approvisionnement énergétique, ce mercredi, au Sénat. Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné et la directrice générale d'Engie Catherine MacGregor y participaient également.
"Il n'y a pas eu de black-out en France depuis 1978 et même si on est dans une situation très difficile, il y a quand même de très fortes chances que nous passions l'hiver sans délestage", a déclaré Marc Benayoun devant la commission des affaires économiques du Sénat.
Avant de poursuivre: "si les stocks de gaz sont normalement remplis -et ça se présente bien-, il faut savoir que les températures de déclenchement, celles qui amènent le système électrique (...) à des risques sont quand même de -4°C degrés pendant plusieurs jours". "L'année dernière, on a eu une vague de froid de ce type, coup de chance, c'était entre Noël et le jour de l'an, à un moment où la consommation était faible et donc il n'y a eu aucun problème", a-t-il rappelé.
La guerre en Ukraine et les problèmes de corrosion
Cette table ronde était organisée en raison du contexte géopolitique actuel. Le gouvernement a évoqué le week-end dernier une "probable" coupure des approvisionnements en gaz russe, en raison des sanctions prises par l'Europe depuis le début de la guerre en Ukraine.
Même si la France importe peu de Russie, ses voisins sont beaucoup plus exposés et pourraient réclamer l'aide de Paris. Or, de fait, la baisse de la consommation de gaz va amplifier celle de l'électricité. Mais ce n'est pas tout puisque des problèmes de corrosion sur le parc nucléaire ont contraint EDF à mettre à l'arrêt 12 réacteurs. Ces incidents l'ont même pousser à réviser mi-mai son estimation de production nucléaire pour 2022 à 280-300 TWh contre 295-315 TWh précédemment, comme l'a rappelé Marc Benayoun.
Il a également rappelé que l'énergéticien visait pour 2023 une fourchette de production comprise entre 300 et 330 TWh, "et nous espérons qu'en 2024, la production va continuer à augme nter". "Nous sommes actuellement en discussion avec l'Autorité de sûreté (ASN, ndlr) sur le plan de remédiation à mettre en oeuvre pour réparer effectivement les conduites qui font l'objet de fissures, donc, oui, le parc nucléaire va revenir progressivement à une production normale", a conclu M. Benayoun.