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Electricité: Agnès Pannier-Runacher évoque un objectif de baisse de 15% de la consommation en 2024

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Invitée de BFM Business, la ministre de la Transition énergétique s'est réjouie de la baisse de la consommation d'électricité qu'elle souhaite pérénniser. Si l'objectif de baisse de 10% est atteint à la fin de cet hiver, elle n'écarte pas la possibilité de l'accentuer dès l'hiver prochain.

Alors que la baisse de la consommation d'électricité était supérieure à 8% la semaine dernière par rapport à la moyenne sur la période 2014-2019, Agnès Pannier-Runacher se félicite de cette tendance entretenue à un rythme hebdomadaire. "Je crois que c’est surtout l’effet d’une mobilisation, a-t-elle souligné sur le plateau de BFM Business ce mercredi soir. Nous avons augmenté notre part de production d’électricité et nous avons fait des efforts de sobriété."

"Les engagements des entreprises, des administrations font que nous avons atteint en trois mois cet objectif de baisse de la consommation d’électricité de 10% que nous nous étions fixés pour l’année prochaine."

Mais la ministre ne souhaite pas en rester là et garde en tête l'objectif de neutralité carbone qui implique de réduire la consommation d'énergie de 40%. "Cette baisse de 10%, il faut qu’elle soit pérenne, a-t-elle insisté. Il faut que nos habitudes de gestion soient naturelles et spontanées." De quoi même évoquer un nouveau cap chiffré à moyen terme: "On doit aller plus loin dans les transports et on doit pouvoir aller plus loin pour l’électricité et le gaz. Si la baisse de 10% est confirmée à la fin de l’hiver, pourquoi ne pas aller plus loin, avec une baisse de 15%, pour l’hiver prochain ?"

Une diminution qui doit être complémentaire

Cependant, cette baisse de la consommation d'électricité doit être accompagnée par l'activation d'autres leviers. La ministre de la Transition énergétique l'a ainsi rapporté à la problématique du gaz russe étroitement liée à la relance du parc nucléaire. "Quand on regarde la baisse de notre consommation, si on arrive à la rendre structurelle on sera sur le bon chemin, a-t-elle rappélé. Plus on rallumera de centrales nucléaires, moins on aura besoin de ce complément russe pour faire fonctionner nos centrales à gaz."

"Je pense qu’on est capable de construire un plan qui peut nous permettre de nous passer du gaz russe dans les cinq prochaines années, a-t-elle déclaré. L’enjeu est que la baisse de la consommation ne se fasse pas pas au détriment de notre industrie."

Pour assurer le calendrier le plus optimal possible dans le redémarrage des infrastructures, Agnès Pannier-Runacher demande entre autres à EDF de concentrer les travaux de maintenances sur les périodes où le pays a le moins besoin d'électricité. Par ailleurs, la ministre a également mis l'accent sur l'importance des énergies renouvelables dans le mix énergétique français alors que le projet de loi relatif à leur accélération passe actuellement au Parlement: "Dans les 15 années qui viennent, si on veut de l’électricité ou de la chaleur française, il faudra des énergies renouvelables."

Timothée Talbi