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De 340 à 360 TWh d'électricité: comment EDF a relancé fortement la production de son parc nucléaire

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EDF a sensiblement révisé à la hausse son estimation de production nucléaire pour l'année 2024, désormais comprise entre 340 et 360 TWh, contre une fourchette de 315 à 345 TWh prévue initialement, une augmentation n'incluant pas l'EPR de Flamanville.

L'automne 2022 durant lequel une importante partie du parc nucléaire était à l'arrêt semble aujourd'hui bien lointain. A l'époque, la juxtaposition de travaux de maintenance et les arrêts liés au récent phénomène de corrosion sous contrainte (CSC) avait fait peser un fort risque sur l'approvisionnement en électricité de la France durant l'hiver. L'Hexagone n'avait alors dû son salut qu'à une météo particulièrement douce, une consommation en baisse et d'importantes stocks gaziers.

Deux ans plus tard, la situation est bien différente puisque EDF a sensiblement révisé à la hausse son estimation de production nucléaire pour l'année 2024. Alors qu'il prévoyait une fourchette de 315 à 345 TWh, il a relevé celle-ci entre 340 et 360 TWh, sachant que cet intervalle n'intègre pas l'EPR de Flamanville récemment mis en route. Pour 2025 et 2026, l'estimation oscille entre 335 et 365 TWh.

"Les 56 autres réacteurs performent mieux que ce qu'on avait intégré", déclarait début septembre le directeur adjoint de la division production nucléaire d'EDF Régis Clément, si bien que la production de "l'EPR arrivera en supplément".

11 réacteurs reconnectés au réseau plus tôt que prévu

L'énergéticien attribue cette révision de l'estimation de production nucléaire pour 2024 à trois facteurs: l'amélioration de la performance des arrêts de tranche, la maîtrise industrielle des contrôles et des chantiers de réparations liés au dossier de la corrosion sous contrainte ainsi que l'absence d'aléa climatique majeur pendant l'été. "Le programme 'START 2025' a permis d’améliorer l’efficacité opérationnelle des arrêts de tranche, souligne EDF. On constate même que les résultats sont visibles plus vite que ce qu'on avait projeté [...] Onze réacteurs ont notamment été reconnectés au réseau plus tôt que la date prévisionnelle déclarée."

"START 2025 permet notamment l’industrialisation, la capitalisation et la standardisation des méthodes de préparation des arrêts, une stratégie affinée d’allocation des ressources et des compétences, avec notamment la mise en place d’équipes mutualisées ou encore le renforcement de la formation des salariés aux gestes sensibles."

En ce qui concerne la fameuse corrosion sous contrainte, EDF indique que les lignes les plus sensibles au phénomène "ont toutes été remplacées sur les 16 réacteurs" des paliers N4 et P'4. "Le programme de contrôles 2024 se déroule conformément aux prévisions, ajoute le groupe. Début 2025, les soudures sensibles situées sur les circuits RIS et RRA des 56 réacteurs du parc nucléaire auront été contrôlées." Concrètement, deux installations feront l'objet de contrôles en début d'année.

Timothée Talbi avec AFP