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Clim pas avant 26°, 110km/h sur autoroute: les grandes entreprises invitées à se montrer toujours plus sobres

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Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique demande aux entreprises de mettre en place de nouvelles mesures pour accentuer la baisse de la consommation énergétique.

Dès l'été dernier, le gouvernement a exhorté les entreprises à réduire leur consommation énergétique dans un contexte de flambée des prix. "La sobriété énergétique est très efficace. Ca doit être l'affaire de tous, à commencer par les entreprises et par l'administration", lançait Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique. Objectif: réduire globalement la consommation d’énergie de 10% en deux ans.

Huit mois plus tard, c'est l'heure du bilan. Et il est globalement positif, en tout cas pour les grandes entreprises.

Dans un communiqué, le ministère assure que "d'après les données qu’elles ont transmises à l’administration, 90% des entreprises répondantes de l’AFEP (Association française des entreprises privées) ont indiqué avoir renforcé ou mis en place des mesures d’économies d’énergie à la suite de la présentation du plan de sobriété par la Première ministre et la ministre le 6 octobre dernier. 60% d’entre elles ont signé la charte Ecowatt avec RTE".

9 grandes entreprises sur 10 régulent le chauffage

91% d'entre elles ont mis en place des mesures de sensibilisation des salariés aux écogestes, 90% ont adopté une régulation du chauffage, 88% un meilleur pilotage de l'éclairage. Les entreprises ont aussi à 60% incité leurs collaborateurs aux mobilités douces. Néanmoins, le gouvernement ne donne pas de chiffres précis de cette réduction de consommation. Il a en revanche choisi de mettre en avant les bons élèves en matière de sobriété.

A l'image de Renault et Carrefour, "qui ont installé massivement des dispositifs de mesure des consommations d’énergie dans leurs usines et dans leurs magasins, ce qui leur a permis d’optimiser très finement leurs consommations d’énergie et de faire la chasse au gaspillage" ou encore de Valeo et Orange "qui publient chaque année des objectifs d’économie d’énergie et des bilans précisément chiffrés".

Mais aussi "Schneider, qui intègre un objectif de baisse de consommation d’énergie à l’évaluation des dirigeants de business unit, qui fait varier leur rémunération et BPCE, Crédit agricole, Thalès, qui ont revu l’organisation de leurs locaux pour les densifier, optimiser leur consommation énergétique, et, pour certains, intégrer un facteur baisse des consommations d’énergie au télétravail de leurs salariés".

Pas de clim en dessous de 26° cet été

Pour autant, Agnès Pannier-Runacher veut aller plus loin avec l'objectif global (particuliers, administrations et entreprises) de "réduction de 40% notre consommation d’énergie à horizon 2050". La ministre a donc demandé aux entreprises de mettre en place de nouvelles mesures:

  • Fixer des objectifs chiffrés de baisse de consommation d’énergie ;
  • Faire valider ces objectifs par des instances internes élevées (conseil d’administration, COMEX) ;
  • Publier ces objectifs sur internet ou sur des plateformes dédiées, comme celle soutenue par l’Etat "Les entreprises s’engagent".

Ainsi que deux mesures complémentaires: "intégrer un facteur économie d’énergie aux stratégies de télétravail" et "demander aux salariés, pendant leur temps de travail et dans le cadre de leurs déplacements professionnels, de rouler à 110km/h sur autoroute".

"Les grandes entreprises doivent être exemplaires"

"Cela représente 3 minutes sur un trajet de 50 kilomètres, mais 20% d’émissions de CO2 et de consommation de carburant en moins. Cette mesure a été mise en place pour les agents de l’Etat", souligne le ministère qui ajoute que la consommation de carburants est la seule qui n'a pas baissé en 2022 par rapport à 2021.

La ministre a enfin rappelé que pour cet été, la climatisation en-dessous de 26 degrés est interdite. Elle a en outre demandé aux entreprises de faire attention aux dépenses énergétiques liées à la ventilation des bâtiments.

"Les grandes entreprises doivent être exemplaires. C’est une question de crédibilité, mais c’est aussi là que se trouvent les gisements d’économie les plus importants. La sobriété n’est pas un sprint, c’est un marathon. Nous devons l’installer dans la durée. C’est un impératif climatique. Et c’est à ce titre que je demande aux entreprises d’aller plus loin encore" commente Agnès Pannier-Runacher.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business