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Aides sur l'énergie: "on ne pourra pas continuer à faire ces baisses de prix financées par l'Etat"

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Le président délégué du Conseil d'analyse économique (CAE) a estimé mercredi matin que l'Etat ne pourrait pas continuer à financer des baisses des prix de l'énergie si "le choc est permanent".

Face à la flambée des prix de l'énergie, le gouvernement a sorti le carnet de chèques. Et l'exécutif a laissé la porte ouverte à la poursuite des aides au-delà de l'été, si nécessaire. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a pourtant réfuté la réactivation du "quoi qu'il en coûte" de la crise sanitaire:

"On va très loin dans l'absorption budgétaire du pouvoir d'achat. Si on compte, c'est un choc qui est absorbé à peu près à deux tiers par l'Etat et à un tiers par les ménages", a analysé ce mercredi matin Philippe Martin, président délégué du Conseil d'analyse économique (CAE), sur BFM Business. En revanche, pour les entreprises, "les marges sont plutôt en baisse, mais elles restent quand même à un niveau relativement élevé", a-t-il précisé.

"On lisse le choc. Ce que fait le gouvernement, c'est d'essayer [de faire] que l'augmentation ne soit pas gigantesque pour les ménages. Elle l'est dans d'autres pays de la zone euro", a poursuivi Philippe Martin. Mais "si ce choc est permanent, à un moment ou à un autre, de toute façon, on ne pourra pas continuer à faire ces baisses sur les prix qui sont financées par l'Etat", a-t-il prévenu.

Une baisse forte des prix "peu probable"

Reste qu'il pourrait être difficile de désaccoutumer les Français aux mesures gouvernementales sur l'énergie. "Ce qu'il faut faire, et c'est ce qu'essaie de faire le gouvernement, c'est de changer un certain nombre d'équipements. Ce qui fait que c'est très difficile de réduire la consommation d'énergie, c'est très spécifique à certains équipements", a-t-il expliqué, citant "les personnes qui doivent prendre leur voiture pour aller travailler tous les jours" et "les chaudières au fioul pendant l'hiver".

"On peut quand même espérer que les prix ne vont pas continuer à augmenter", a souligné le président délégué du CAE. En revanche, pour lui, une baisse très forte des prix de l'énergie est "peu probable dans les mois qui viennent, sauf récession mondiale ou arrêt de la guerre en Ukraine".

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV