Revivez l'audition du PDG de LVMH Bernard Arnault devant la commission d'enquête sur les aides publiques aux grandes entreprises au Sénat

L'ESSENTIEL
- Le Sénat auditionne depuis le 12 mai plusieurs dirigeants de grandes entreprises pour évaluer la pertinence des aides accordées par l'État ces dernières années. Ce mercredi, c'est au tour du patron de LVMH d'être interrogé. Voir la vidéo
- Invitée sur RMC et BFMTV la semaine dernière, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé à "conditionner les aides aux entreprises" en interdisant notamment à celles qui en perçoivent de licencier. Lire l'article
Ce direct consacré à l'audition sénatoriale de Bernard Arnault est terminé
La commission d'enquête du Sénat sur les aides aux grandes entreprises vient d'achever l'audition du patron de LVMH. Merci à toutes et à tous d'avoir suivi ce live.
Bernard Arnault juge qu'un accord commercial entre l'UE et les Etats-Unis est "mal parti"
Le patron de LVMH est revenu sur ses propos lors de la dernière assemblée générale des actionnaires du groupe il y a un mois. Il avait alors estimé qu'une hausse de la production américaine pour éviter les droits de douane américains serait la "faute de Bruxelles" et non pas celle des entreprises.
"Les Etats-Unis est le premier marché du monde et il est très important d'arriver à trouver un accord avec les Etats-Unis pour l'Europe, a-t-il insisté. Jusqu'à aujourd'hui, ça me semble relativement mal parti."
"La négociation doit être menée de manière constructive, pour aboutir et donc avec des concessions réciproques. Vous avez vu ce qu'ont fait les Anglais qui ont très bien négocié. J'espère arriver à convaincre avec mes petits moyens et mes contacts l'Europe de prendre une attitude aussi constructive."
"Ça mène à la catastrophe": Bernard Arnault juge "très mauvais pour l'État de se mêler de la gestion des entreprises privées"
Interrogé sur l'appel d'Emmanuel Macron qui avait invité les entreprises françaises à suspendre leurs investissements aux États-Unis après l'annonce des droits de douane, Bernard Arnault a répondu ne pas vouloir "arrêter l'expansion et l'implantation" de LVMH qui "existaient déjà" outre-Atlantique.
"Je crois qu'il est très mauvais pour l'État de se mêler de la gestion des entreprises privées. En général, ça mène à la catastrophe", a ajouté le PDG.
La semaine dernière, François-Henri Pinault, PDG du groupe de luxe Kering, avait dit "vendre de la culture française" et de "la culture italienne". "Ça n'aurait pas de sens pour moi d'avoir des sacs Gucci italiens fabriqués au Texas", avait-il ajouté.
Un discours peu convaincant pour Bernard Arnault: "Lorsqu'un de mes concurrents dit qu'il n'a pas envie de fabriquer aux États-Unis, pays où ses ventes baissent fortement, ça ne me surprend pas", a-t-il dit.
Moët Hennessy: Bernard Arnault estime qu'il ne peut pas "être obligé de garder le même nombre d'emplois"
Interrogé sur la suppression de 1.000 à 1.200 postes au sein de la division du groupe Moët Hennessy, le patron de LVMH a rappelé la conjoncture difficile pour le secteur des spiritueux :
"Compte tenu du fait que le groupe gagne de l'argent et progresse, je pense qu'on a moralement la responsabilité de ne pas faire de licenciements mais on ne peut pas être obligé de garder le même nombre d'emplois quand la conjoncture est difficile."
"Est-ce qu'on est obligé de garder un nombre de postes constants ? [...] On le fait peut-être dans l'administration et j'ai quelques mots à dire sur la lourdeur de l'administration française mais je ne pense pas qu'on puisse avoir ce type de raisonnement dans une entreprise privée."
Le directeur général de LVMH souligne que seuls "4% des salariés" du groupe en France "touchent moins de 2.250 euros"
Devant la commission d'enquête du Sénat, le délégué général adjoint de LVMH, Stéphane Bianchi, a rappelé qu'en 2024, seuls "4% des salariés" du groupe "touchent moins de 2.250 euros" en France.
Bernard Arnault indique qu'"une partie des rachats d'actions" permet de "donner des actions gratuites au personnel"
Interrogé sur la pratique des rachats d'actions, Bernard Arnault a indiqué qu'"une partie de ces rachats d'actions sert à nous permettre de donner des actions gratuites au personnel". "On a un plan général qui est ouvert à tous les salariés" en France, a ajouté le dirigeant.
Bernard Arnault se dit "victime d'une augmentation de 40% des impôts sur les bénéfices en France"
Lors de son audition au Sénat, le patron de LVMH s'est dit "victime d'une augmentation de 40% des impôts sur les bénéfices déclarés en France". "Si on augmentait les impôts de moins que ça, il y a énormément de grosses entreprises qui font autant de bénéfices que nous mais qui sont des bénéfices mondiaux pour l'essentiel et qui ne donneraient pas droit à des augmentations d'impôts substantielles", estime-t-il.
"J'en connais plusieurs qui gagnent pas loin du bénéfice de LVMH et qui avec ce système, parce qu'ils sont délocalisés pour une bonne partie, sont pratiquement absents de ces hausses d'impôts alors qu'elle va nous coûter plus de 700 millions d'euros."
Bernard Arnault assure que LVMH "est probablement" le groupe "le plus patriote du CAC 40"
"Notre groupe est probablement parmi tous ceux du CAC 40 (...) le plus patriote", a affirmé devant les sénateurs Bernard Arnault, interrogé sur les pratiques d'optimisation fiscale.
"Nous sommes d'ailleurs celui qui paye de loin le plus d'impôts en France, tout en ayant uniquement 8% de notre chiffre d'affaires en France", a-t-il précisé.
Bernard Arnault rappelle que LVMH a fait don de "200 millions d'euros" pour la reconstruction de Notre-Dame sans bénéficier de la "loi mécénat"
Bernard Arnault a indiqué que LVMH avait "réalisé un certain nombre d'opérations de mécénat" sans pour autant demander à bénéficier des avantages fiscaux octroyés par la loi sur le mécénat.
"Par exemple, pour la reconstruction de Notre-Dame, nous avons investi 200 millions d'euros sans demander la loi mécénat à laquelle nous arions pu recourir", a souligné le dirigeant.
Le directeur général adjoint de LVMH appelle à lutter contre la contrefaçon
Interrogé sur le dispositif de détaxe, Stéphane Bianchi estime qu'il ne s'agit pas d'une aide publique dont bénéficie LVMH. Pour rappel, la détaxe est une exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur le prix de biens achetés par des personnes de passage en France.
"C'est un élément d'attractivité très important pour notre pays, ajoute le directeur général adjoint du groupe. Si on peut renforcer les contrôles, on y est favorable et même à travailler avec les douanes."
En revanche, le dirigeant met en avant la lutte contre la contrefaçon qui "coûte beaucoup plus cher à l'économie française : 467 milliards au niveau mondial, 2,3% du commerce mondial et 100 milliards d'euros par an au niveau européen et 5% des importations européennes."
LVMH a versé "4 milliards d'euros" d'impôts en France en 2023
Directrice financière de LVMH, Cécile Cabanis a indiqué que "la contribution fiscale totale du groupe en France" était de "4 milliards d'euros" dont 2,5 milliards d'impôt sur les sociétés et hors TVA générée par les activités de l'entreprise.
"Dans le même temps, les investissements du groupe en France s'élèvent à 3,9 millards d'euros", a-t-elle ajouté.
Le groupe a également bénéficié de "64,5 millions d'euros de crédits d'impôts, donc seulement 2,61% de la charge d'impôt sur les sociétés", a poursuivi Cécile Cabanis.
Bernard Arnault se dit "un peu choqué" d'un article du journal du rapporteur de la commission
"J'ai été un peu choqué de voir que le rapporteur de la commission (...) a dans son journal trouvé opportun, en première page, de dire que le secteur d'activité que je représente, le luxe, sabrait l'emploi alors que c'est précisément le contraire", a accusé Bernard Arnault, faisant référence à un article de l'Humanité, journal dirigé par Fabien Gay, également rapporteur de la commission sur les aides publiques.
"J’aimerais bien qu’on soit tous logés dans cette commission à la même enseigne, et qu’on se dise la vérité. (...)Pourquoi votre journal a titré avec quelque chose qui est faux?", a demandé Bernard Arnault.
Fabien Gay a rétorqué qu'il n'avait participé "ni de près ni de loin" à l'article en question et que Bernard Arnault avait le droit de ne pas être d'accord avec son contenu.
Bernard Arnault vante le bilan de LVMH pour l'emploi
Devant la commission d'enquête, Bernard Arnault a débuté en rappelant que que LVMH est un groupe qui "investit beaucoup en France et dans le reste du monde". Dans l'Hexagone, le groupe a investi "3,5 milliards d'euros" en 2023 et "plus de 1,5 milliard" en 2024.
En outre, "LVMH est toujours en tête des entreprises qui recrutent depuis plusieurs années" en France, a ajouté le PDG.
"Un emploie créé par LVMH génère directement ou indirectement chez nos fournisseurs et nos sous-traitants quatre fois plus" d'emplois, a-t-il dit.
Bernard Arnault auditionné à 18 heures
Bonjour et bienvenue dans ce live consacré à l'audition de Bernard Arnault par la commission d'enquête du Sénat sur les aides aux grandes entreprises. Le PDG du groupe LVMH sera interrogé à partir de 18 heures.