Deux mois après son rachat, Le Coq Sportif ambitionne de revenir à l'équilibre dès l'année prochaine

Rachetée cet été après un douloureux redressement judiciaire, l'entreprise Le Coq Sportif vise un retour à la rentabilité, ou du moins à l'équilibre, dès l'an prochain, a déclaré son nouveau directeur général Alexandre Fauvet dans un entretien avec l'Equipe publié mercredi. "Nous voulons faire 300 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 30% en direct via notre réseau et le site internet à horizon cinq ans. Et être rentable, ou en tout cas à l'équilibre, dès l'année prochaine", selon Alexandre Fauvet.
Des objectifs ambitieux, car les ventes de cet équipementier sportif français historique basé dans l'Aube ont fondu ces dernières années et ne devraient "peut-être" s'élever qu'à 70 millions d'euros en 2025, "si tout va bien", a précisé le directeur général.
"Nous allons passer de 300 à 200 salariés. C'est un crève-coeur. Il vaut mieux repartir sur des bases plus saines pour ensuite recruter à nouveau", a-t-il estimé.
Miser sur l'international, les femmes et le premium
Diverses difficultés ont conduit Le Coq Sportif à des pertes cumulées sur les quatre derniers exercices, avait relevé le tribunal des activités économiques de Paris, qui a retenu début juillet l'offre de reprise portée par l'homme d'affaires franco-suisse Dan Mamane, associé à d'autres investisseurs dont Alexandre Fauvet, ancien DG de la marque de vêtements de ski Fusalp (2014-2023). Les nouveaux propriétaires ont notamment repris plus de 80 millions d'euros de dettes de l'entreprise. Et ils comptent entre autres l'axer davantage sur l'international.
"Les États-Unis sont une priorité mais nous n'oublierons pas les marchés européens, le Moyen-Orient, l'Inde et même le continent africain. Nous sommes en quête de nouveaux partenaires, de distributeurs", mais sans octroyer des licences car "nous voulons contrôler nos produits et leur qualité", a expliqué Alexandre Fauvet.
La marque se doit de devenir "ultra-légitime" pour les femmes, qui constituent "60% des clients en boutiques", alors que "la vente de produits femme ne représente que 10%", a-t-il souligné. Le directeur général veut aussi "une gamme à plus forte valeur ajoutée", pour être présent sur le segment de marché premium, et miser sur les sports urbains, une tendance forte "reflet d'une évolution quasi sociologique du sport et de sa consommation". La marque "sera dans les temps" pour équiper les équipes de France aux Jeux d'hiver 2026, a-t-il encore promis.