Une nouvelle Loi de programmation militaire 2024-2030 soumise au Parlement début 2023

Le président de la République français Emmanuel Macron à Bruxelles, le 24 juin 2022 - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Emmanuel Macron a chargé le ministère des Armées d'élaborer une nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2024-2030 afin d'adapter les efforts budgétaires au nouveau contexte stratégique marqué par le retour de la guerre aux portes de l'Europe, a-t-il annoncé ce mercredi.
"Alors que les conflictualités s'intensifient, il nous faut aujourd'hui réévaluer nos ambitions", a-t-il affirmé lors de la traditionnelle réception donnée par le ministre des Armées à la veille du 14 Juillet.
"Notre ambition opérationnelle pour 2030 doit être revue pour mieux assurer notre capacité à faire face à la perspective du retour possible d'un affrontement de haute intensité", a-t-il dit.
Atteindre un budget défense de 50 milliards d'euros
Ces travaux d'élaboration d'une nouvelle LPM "devront être achevés à la fin de cette année" puis "discutés avec le Parlement" début 2023, a-t-il souligné.
Emmanuel Macron a amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits défense après des années de disette. Le budget des Armées va encore croître en 2022 avant de franchir une marche de trois milliards en 2023, pour atteindre 44 milliards d'euros. La LPM actuelle prévoyait ensuite de nouvelles augmentations de trois milliards d'euros par an en 2024 et 2025 pour atteindre un budget défense de 50 milliards.
Le contexte de la guerre en Ukraine
Compte tenu de la guerre en Ukraine mais aussi de l'inflation, le chef de l'Etat avait promis une "réévaluation" de la LPM 2019-2025 pour "ajuster les moyens aux menaces". Mais le conflit de haute intensité qui se joue en Ukraine a mis en lumière les carences de l'appareil français de défense, notamment en matière de munitions.
Il s'agit aujourd'hui de "reconstituer plus vite et plus fort certains stocks, savoir produire davantage de matériels adaptés à cette guerre de haute intensité sur notre sol, faire des choix d'innovation", a fait valoir le chef de l'Etat.
Dans cette "économie de guerre", "toute notre base industrielle de défense, appelée à se recomposer (...), va devoir encore accélerer", a-t-il également souligné.