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Défense

Les conditions sont réunies pour redémarrer la coopération militaire entre la France et l'Australie

Une crise diplomatique avait éclaté entre la France et l'Australie en 2021 après l'annonce surprise de la formation de l'alliance militaire Aukus qui a conduit à l'annulation d'un contrat portant sur 12 sous-marins français

Une crise diplomatique avait éclaté entre la France et l'Australie en 2021 après l'annonce surprise de la formation de l'alliance militaire Aukus qui a conduit à l'annulation d'un contrat portant sur 12 sous-marins français - Jarryd CAPPER/AUSTRALIAN DEPARTMENT OF DEFENCE

Après la crise des sous-marins et l'accord Aukus, les conditions sont désormais réunies pour relancer la coopération militaire entre l'Australie et la France, selon l'Etat-Major français.

Entre la France et l'Australie, la tempête est passée. La rupture du méga contrat portant sur 12 sous-marins conventionnels, au profit de bâtiments à propulsion nucléaire dans le cadre de l'annonce du partenariat Aukus entre l'Australie, les Etats-Unis et le Royaume Uni, est réglée. Les conditions sont désormais réunies pour relancer la coopération militaire entre les deux pays, selon l'Etat-Major français.

"Nous avons toutes les conditions nécessaires maintenant pour faire un 'reset' de la relation", selon l'Etat-Major, qui a précisé lundi être "en train de planifier des exercices de haut niveau" entre les deux pays.

Le 11 juin, l'Australie a dévoilé un accord de compensation de 555 millions d'euros avec Naval Group, qui confirme un "accord équitable". Pour le contribuable australien, le revirement du Premier ministre de l'époque, Scott Morrison, aura tout de même coûté 2,4 milliards de dollars aux contribuables australiens, précise son successeur, Anthony Albanese.

Un sous-marin sous pavillon australien?

Pour Sébastien Lecornu, ministre des Armées, cette compensation permet "d'ouvrir une nouvelle page" dans la relation avec Canberra. Anthony Albanese a été reçu par Emmanuel Macron à Paris le 1er juillet pour mettre en scène ce nouveau départ

Si le problème est réglé pour Paris, celui des Australiens qui repose sur l'achat de nouveaux sous-marins pour faire face à la montée en puissance de la Chine et ses ambitions en indo-pacifique reste entier.

"Il y a une véritable interrogation sur la capacité des Australiens à avoir des sous-marins dans un espace temps raisonnable. Aujourd'hui, compte tenu des affaires d'entraînement, de constitution de bases industrielles, d'infrastructures, de contrat, de construction, on voit assez mal comment avant 2040 il y ait un sous-marin opérationnel sous pavillon australien", estime l'Etat-Major.

La France dans Aukus?

Reste aussi à savoir si les signataires de l'accord Aukus (Australie, Royaume Uni et Etats-Unis) ont les moyens de leurs ambitions de présence navale en indo-pacifique.

"La dimension mondiale de la marine française intéresse beaucoup la Navy qui ne peut occuper tout l'espace. On complexifie le calcul de la puissance d'en face. La France a quelque chose à apporter".

La France pourrait-elle rejoindre l'accord Aukus pour en faire un Faukus? Pour l'Etat-Major, "c'est une question politique qui concerne le Quai d'Orsay et la Présidence".

Le 1er juillet, Emmanuel Macron et le Premier ministre australien Anthony Albanese se sont rencontré pour "rebâtir la confiance" entre leurs deux pays. Ont-ils évoqué cette option?

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco