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Défense

Thales va co-développer un drone de guerre électronique pour brouiller les radars et les missiles adverses

Thales s'associe à un concepteur de drones britannique pour développer des aéronefs capables de brouiller les menaces adverses.

Thales s'associe à un concepteur de drones britannique pour développer des aéronefs capables de brouiller les menaces adverses. - DENIS CHARLET © 2019 AFP

L'électronicien de défense s'associe avec un fabricant de drones britannique pour développer un drone dont les missions principales seront le brouillage et leurrage de radars et de missiles.

Toujours plus de drones pour toujours plus d'applications militaires. Thales annonce avoir lancé le co-développement d'un drone de guerre électronique avec le concepteur de drones britannique Autonomous Devices, pour renforcer la protection des plateformes terrestres et navales.

Le droniste britannique sera chargé de développer le drone, tandis que le géant de l'électronique de défense va concevoir la charge utile. Celle-ci inclura des capacités d'identification et de localisation des menaces, ainsi que la possibilité de réaliser des opérations de brouillage et de leurrage.

Thales indique que "les premiers essais sont déjà en cours et se poursuivront tout au long de l'année".

Ce nouveau drone pourra être intégré aux navires de guerre pour renforcer leur protection contre les attaques adverses, mais aussi sur des plateformes terrestres. En matière de capacités offensives, selon l'industriel, il devrait être capable de brouiller les signaux radar, voire de les manipuler, pour "tromper les opérateurs radar", voire "dévier les missiles de leurs cibles".

La guerre électronique prend de l'ampleur sur le champ de bataille, notamment aérien, et fait partie des priorités stratégiques du chef d'état-major de l'armée de l'air et de l'espace, le général Jérôme Bellanger. "C'est une lutte à part entière", déclarait-il par exemple en novembre 2024 en visite sur la base aérienne d'Évreux.

Un rapport de l'Ifri rappelait récemment que les progrès technologiques ont permis "la prolifération et la diversité des moyens de guerre électronique" et même si, pour le moment, l'Europe et les États-Unis sont encore en pointe en la matière, les progrès réalisés par des nations comme la Russie tendent à confirmer l'analyse du général Bellanger.

Helen Chachaty