Protéger l'Europe avec des bombes atomiques françaises? Dans une interview, Emmanuel Macron dit qu'il fera des annonces début 2026

Emmanuel Macron a annoncé mercredi qu'il prononcerait "début 2026" un discours "sur la doctrine nucléaire" française, qui est en cours d'"actualisation", dans un entretien au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.
"Je travaille actuellement à l'actualisation de notre doctrine et je souhaite poursuivre l'approfondissement de notre dialogue stratégique avec les Européens qui le souhaitent. Il existe de toute façon une dimension européenne depuis 1962", a dit le président français dont le pays est le seul en Europe, avec le Royaume-Uni, à être doté de la bombe atomique.
La possibilité de faire bénéficier d'autres pays européens de la dissuasion nucléaire française s'est posée avec insistance ces derniers mois face à leur crainte de ne plus pouvoir compter, à l'avenir, sur le parapluie américain. Friedrich Merz s'est notamment dit demandeur d'un débat sur une telle évolution.
Ambiguïté stratégique
Emmanuel Macron doit se rendre vendredi en Allemagne, à Sarrebrück, pour la Journée de l'unité allemande, 35 ans après la Réunification, à l'invitation de son homologue Frank-Walter Steinmeier et en présence aussi du chancelier Friedrich Merz. A cette occasion il loue une fois de plus, dans cet entretien, l'importance du couple franco-allemand, et son entente avec le chef du gouvernement conservateur.
Interrogé sur la possibilité d'abattre un avion de combat russe qui pénétrerait sans autorisation dans l'espace aérien européen, Emmanuel Macron invoque "la doctrine de l'ambiguïté stratégique".
"Je peux vous dire que rien n'est exclu" car "nous devons maintenir (le président russe Vladimir) Poutine dans l'incertitude", a-t-il affirmé.
La semaine dernière il avait dit que l'Otan devrait "monter d'un cran" en cas de "nouvelles provocations russes", tout en ajoutant: "on ne va pas ouvrir le feu". Cette fois, il semble se reprendre pour expliquer que les Occidentaux ont "répété à plusieurs reprises à Moscou" ce qu'ils ne feraient pas, "un signe de faiblesse" à ses yeux.
Le président français se montre très offensif contre la Russie, accusée d'ingérences. "Nous sommes naïfs si nous ne reconnaissons pas que l'armée secrète russe se répand dans nos démocraties. Elle est composée de ces petits guerriers anonymes que l'on appelle des bots numériques. Ils manipulent la démocratie en France, en Allemagne et en Europe", a-t-il mis en garde.