Le succès sans fin du drone turc Bayraktar, dont l'usine tournera à plein régime pendant trois ans

Dans sa guerre d'usure contre la Russie, l'Ukraine a trouvé un allié de poids: le drone Bayraktar TB2. L'appareil, souvent considéré comme un drone de combat "low-cost", fait des ravages dans les camps russes, au point d'en faire une des armes emblématiques du conflit.
De fabrication turque, le Bayraktar connait désormais un succès inédit dans le monde entier. Dans une interview accordée à la Fondation ukrainienne Come Back Alive, le directeur général du fabricant Baykar affirme avoir des contrats "pour 22 pays différents".
Il a surtout précisé que la capacité de conception a été montée à 20 unités par mois et que le carnet de commandes était désormais plein pour les trois prochaines années. Mieux: l'entreprise espère bien implanter une usine, directement en Ukraine.
"Nous considérons l'Ukraine comme notre partenaire stratégique" explique Haluk Bayraktar, par ailleurs frère de Selçuk Bayraktar, le gendre du président Recep Tayyip Erdoğan. "Nous avons déjà une équipe technique d'ingénierie qui soutient l'Ukraine. Mais nous voulons aussi faire de l'Ukraine une base manufacturière."
L'assemblage pourrait débuter fin 2023 dans le pays.
Un nouveau modèle en préparation
Baykar produit deux types de drones: le TB2 et le Akinci. Il travaille désormais sur un nouveau modèle plus impressionnant, baptisé Kizilelma, prévu pour 2023. Selon le ministre de la Défense ukrainien, Kiev a reçu 50 drones TB2 depuis le début de la guerre contre la Russie.
L'appareil a notamment été utilisé pour détourner l'attention des Russes des deux missiles anti-navires qui ont coulé le navire Moskva en avril dernier.
Le TB2 offre une autonomie de plus de 20 heures, se déplace à 250 km/h, vole à une altitude de 6800 mètres et couvre un rayon d'action de 150 km2. Il peut transporter 4 missiles à guidage laser. Son prix "catalogue" serait de l'ordre de 4 millions de dollars, mais il serait vendu deux fois moins cher à Kiev. Selon Fortune, l'Ukraine ne le paierait qu'un million de dollars, environ 10 fois moins que le drone américain Reaper qui a survolé les Champs-Elysées lors du défilé du 14-Juillet.