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Défense

La cyberfrégate de défense et d’intervention Amiral Ronarc’h fait sa première sortie à la mer

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La Marine nationale a commandé à Naval Group cinq cyberfrégates. La première de cette série, baptisée L'Amiral Ronarc'h, vient d'effectuer à Lorient sa première sortie en mer.

Les frégates de défense et d'intervention (FDI) sont les frégates multimissions (Fremm) du futur. L'Amiral Ronarc'h, la première de la série de cinq commandées par la France, vient d'effectuer sa première sortie en mer au large de Lorient, pas très loin de l'ile de Groix. Construite par l'armateur Naval Group, elle en impose avec ses 122 mètres de long à l'étrave inversée et ses 4.500 tonnes de déplacement.

Mais au-delà de sa taille, cette FDI incarne, selon la Marine nationale, "l’avenir des opérations navales françaises". L'Amiral Ronarc'h constitue le fer de lance de la flotte de combat française avec les huit Fremm.

Une cyberfrégate multirôle

C'est en fait un navire doté de technologies numériques pour le protéger des cybermenaces en lui donnant en plus des capacités de guerres électroniques puissantes. Elle est équipée du Sea Fire, le radar numérique conçu par Thales. Doté de superpouvoirs, il voit, entend et capte toutes les données échangées à 360° sur un rayon de 400 km. Rien de comparable avec les systèmes rotatifs trônant sur les navires de guerre de la Marine Nationale. Le Sea Fire est un élément fixe à quatre panneaux installé dans le mât.

Sea Fire
Sea Fire © Thalès

L'Amiral Ronarc'h reste un redoutable navire de guerre. Ce bâtiment multirôle a été conçu pour opérer "quel que soit le niveau de menace, du risque d’attaque asymétrique au combat naval de haute intensité et projeter des forces spéciales". Elle est destinée à permettre à son équipage de 125 personnes et 28 passagers de rester en mer pendant 45 jours.

Un hommage à un héros de la Marine

Pour ces missions, elle est armée de missiles antinavires Exocet MM40, de missiles antiaériens Aster, de torpilles anti-sous-marines MU90 et de systèmes d'artillerie de différents calibres. Elles peuvent aussi embarquer un hélicoptère lourd comme le Caïman Marine ou le futur Guépard Marine, mais aussi un drone aérien. Elle est prévue pour accueillir des forces spéciales avec deux embarcations commandos.

La FDI Amiral Ronarc'h accueille un équipage de 125 marins et 28 passagers.
La FDI Amiral Ronarc'h accueille un équipage de 125 marins et 28 passagers. © Marine nationale

Cette première sortie en mer (PSM) est une étape importante. Elle permet aux équipages de prendre en main leur futur navire et de tester en situation tous les systèmes et équipements.

"Durant sa première navigation, les performances techniques du bâtiment seront soumises à des tests rigoureux pour valider son fonctionnement en conditions réelles avec son équipage d’armement", explique l'État major de la Marine nationale.

L'Amiral Ronarc'h, tête de pont d'une série de cinq FDI, entrera au service en 2025. Ce nom a été choisi en hommage à un officier de marine qui a été l'un des héros de la Royale entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle.

L'amiral Ronarc'h
L'amiral Ronarc'h © Wikipedia

Entré dans la marine à quinze ans, il est devenu à 42 ans, il devient le plus jeune capitaine de vaisseau de France. À 49 ans, il est contre-amiral et prend le commandement des fusiliers marins de Lorient. Après la Première guerre mondiale, il est promu vice-amiral, puis chef d'état-major de la marine. Aujourd'hui, le chef d'état-major de la Marine est l'amiral Nicolas Vaujour.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco