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Défense

Des avions européens plutôt qu'américains: l'Espagne renonce à acquérir des avions de combat F-35 de Lockheed Martin

Des F-18 espagnols sur l'aéroport Torrejon d'Ardoz, près de Madrid.

Des F-18 espagnols sur l'aéroport Torrejon d'Ardoz, près de Madrid. - PIERRE-PHILIPPE MARCOU

Pour renouveler ses capacités aériennes, le gouvernement espagnol veut privilégier les avions de conception européenne, plutôt que de se tourner vers le F-35 américain.

Acheter européen plutôt qu'américain. Selon le quotidien madrilène El País, qui cite des sources gouvernementales espagnoles, le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez a "définitivement" renoncé à acheter des avions de combat F-35 de Lockheed Martin, parce qu'il considère qu'une telle transaction serait "incompatible" avec sa décision de consacrer 85% des fonds supplémentaires dégagés à la défense à des équipements européens.

L'Espagne, qui prévoit d'acquérir plusieurs dizaines d'avions de chasse, a opté pour des appareils européens, qu'il s'agisse de l'Eurofighter ou du prochain Système de Combat Aérien du Futur (SCAF), au détriment des F-35 américains, a indiqué mercredi le ministère espagnol de la Défense.

"Le choix de l'Espagne passe par l'actuel Eurofighter et le prochain SCAF", a indiqué à l'AFP le ministère dans une courte réponse, confirmant ainsi un article du quotidien madrilène.

Dans son budget 2023, l'Espagne avait prévu un premier montant de 6,25 milliards d'euros pour remplacer les appareils AV-8B Harrier de la Marine et les F/A-18 Hornet de l'armée de l'air.

La publication britannique spécialisée Janes, généralement très bien informée, avait indiqué l'an dernier que Madrid envisageait de commander 50 unités du F-35, un avion fabriqué par la firme américaine Lockheed Martin.

Dépenser plus, dépenser européen

Ce choix affiché pour des appareils européens a le potentiel d'accroître encore les tensions actuelles entre Washington et Madrid, qui ont souffert du refus de Pedro Sánchez, lors du dernier sommet de l'Otan, de s'engager à porter les dépenses militaires de l'Espagne à 5% du PIB, comme le président américain Donald Trump l'a exigé des membres de l'Alliance.

Pedro Sánchez avait annoncé peu avant que l'Espagne allait porter son budget de défense à 2% du PIB cette année.

Trois pays européens (Allemagne, Espagne et France) sont impliqués dans le SCAF, un projet très ambitieux qui doit être développé par Dassault Aviation, Airbus et l'entreprise espagnole Indra Sistemas. Le programme traverse régulièrement des zones de turbulences, en raison de divergences liées à la gouvernance et la répartition industrielle, qui ne manquent pas de survenir dans la conception de programmes d'armement à plusieurs nations.

HC avec AFP