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Appel d'offres pour 12 sous-marins au Canada: Naval Group "regarde" mais n'officialise pas encore sa candidature

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Sur BFM Business, Pierre Éric Pommelet, PDG de Naval Group, souligne que le Canada "n'est qu'au début" d'un processus long et complexe.

C'est peut-être le prochain contrat du siècle pour l'industrie navale. Le Canada a officialisé en septembre sa volonté d'acheter pas moins de 12 sous-marins à propulsion conventionnelle. Un appel d'offres a été publié.

Évidemment, on pense à Naval Group, le fleuron français de l'industrie navale de défense. A l'occasion du salon Euronaval qui se tient actuellement à Paris, Pierre Éric Pommelet, PDG de Naval Group, temporise.

"On est au début d'un process, il faut que tout un chacun comprenne que sur des systèmes d'arme de ce niveau de complexité, les projets prennent du temps, plusieurs années. Donc le Canada est au début d'un projet d'acquisition, voyons dans les prochaines semaines comment il le structure, comment il l'organise, comment ils orientent leur choix", explique-t-il au micro de BFM Business.

Le dirigeant ne confirme néanmoins pas encore la candidature de son groupe. "Évidemment que l'on regarde, comme on regarde toutes les compétitions des pays qui ont des accords de défense avec la France", répond-il.

Pierre Éric Pommellet, PDG de Naval Group - 05/11
Pierre Éric Pommellet, PDG de Naval Group - 05/11
11:28

Trahison

Si Naval Group ne semble pas se précipiter, c'est pour une bonne raison. En 1989, le Canada avait déjà trahi la France.

Comme l’explique Louis Le Pivain, ancien cadre de la Direction des constructions navales (ancien nom de Naval Group) et vice-président du Groupement des industries de construction et activités navales dans le Magazine des ingénieurs de l’armement, la France avait remporté à l'époque l'appel d'offres face aux Britanniques pour vendre au Canada 12 sous-marins nucléaires de type Améthyste.

Seulement, le contrat avait été torpillé au tout dernier moment, sous la pression américaine. "Un communiqué d'annulation était même tombé pendant le dîner officiel", se souvient un bon connaisseur. Washington, en substance, ne souhaitait pas voir circuler des sous-marins nucléaires de conception étrangère dans la zone.

"Le Canada est membre des 'Five Eyes', une alliance de services de renseignement comprenant la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, les États-Unis, et l’Australie", rappelle Louis Le Pivain à BFM Business.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business