Contre Omicron, un "nouveau vaccin" sera nécessaire, pour le patron de BioNTech

Omicron pourrait rebattre les cartes de la vaccination. Alors que la France subit de plein fouet sa 5e vague épidémique, pour l’instant portée par le variant Delta, le nouveau variant pousse les laboratoires à sortir de leur réserve. Et pour Ugur Sahin, co-fondateur de BioNTech et co-créateur du vaccin de la biotech allemande, une nouvelle formule sera nécessaire, comme il l’a expliqué le 3 décembre quotidien financier allemand Handelsblatt.
"Je suis convaincu qu’il arrivera un moment où nous aurons besoin d’un nouveau vaccin contre ce nouveau variant."
En cause, l’arrivée d’un virus "hautement mutant", se propageant "plus vite que prévu". il rejoint sur ce point Stéphane Bancel, le PDG de Moderna, qui attendait un tel variant dans un délai plutôt situé entre "12 et 24 mois" Avec les vaccins actuels, “il n’y a pas de scénario où l’efficacité reste au même niveau que ce que nous avons avec le variant Delta”, affirme Bancel, qui a par ailleurs refusé de se prononcer sur les effets d'une dose de rappel sur Omicron.
Pfizer plus confiant
Partenaire de BioNTech, le fabricant américain Pzifer s'est montré jusqu'ici plus rassurant sur l'efficacité des vaccins: membre du conseil d’administration, Scott Gottlieb a estimé qu’il existait "un degré de confiance raisonnable" pour penser que la dose de rappel avec les vaccins actuels permettra de lutter contre la nouvelle souche.
Albert Bourla, son PDG, a lui aussi fait part de sa confiance, auprès de CNBC : "je ne pense pas que le résultat sera que le vaccin ne fonctionne pas. Il pourrait être, et nous ne pouvons pas encore le savoir, qu'il protège moins." Sur le plan du traitement, il s'est montré très optimiste sur la formule élaborée contre le virus, sous forme de pilule. "Notre traitement oral ne sera pas affecté par ce virus", a-t-il estimé.
Cent jours pour les nouveaux lots
Au cas où le vaccin venait lui à prouver son ineffacité, Pfizer et BioNTech se tiennent prêts à adapter leurs formules. Ils travaillent déjà à l'élaboration d'une nouvelle version du vaccin. Moderna et BioNTech réfléchissent en outre ensemble à une nouvelle mouture.
Six semaines suffiraient à la créer ; cent jours seraient nécessaires pour en permettre la livraison. Cela, si les autorités n'exigent pas une nouvelle phase de tests, au moins pour la phase 3, à grande échelle.
Omicron pourrait en effet induire beaucoup de modifications : 32 des 50 modifications identifiées jusqu’à présent sont liées à cette protéine. Sa mutation pourrait influer sur la capacité du corps à reconnaitre le virus, et donc à enclencher une réaction immunitaire.