Comment le soutien de l'Etat a réduit le risque de défaillance des PME françaises

Alors que le gouvernement a acté la fin progressive des aides aux entrepries, avec notamment l'arrêt du fonds de solidarité, quel est l'exposition au risque de défaillance pour les PME françaises pour les prochaines années?
Une étude* d'Euler Hermes se penche sur cette question et estime que 13% des PME s'exposent à un risque de défaillance d'ici 4 ans (contre 7% des petites et moyennes entreprises allemandes et 15% des PME britanniques).
Les secteurs les plus concernés sont les équipementiers automobiles, les équipements de transport et l’énergie, "principalement à cause de la détérioration de la rentabilité et de la capitalisation".

"Mais il faudra également se montrer vigilant concernant les secteurs de l’agroalimentaire et des services, qui présentent une part de PME fragiles plus importante que la moyenne nationale", analyse Euler.
Sans mesures de soutien, les marges auraient fondu
Pour la France, c'est à peine plus que le même risque évalué en 2019 qui était à 14%. Les filets de sécurité déployés par le gouvernement prouvent donc leur efficacité.
D'ailleurs, Euler Hermes a calculé ce risque si aucune mesure publique n'avait été appliquée.
"La part de PME en risque de défaillance serait aujourd’hui bien plus élevée, et atteindrait 17% en France et 26% au Royaume-Uni. En effet, sans le soutien étatique, les marges des PME auraient reculé de 5 points à cause de la crise Covid-19, fragilisant fortement leur santé financière. En revanche, en Allemagne, la part de PME fragiles aurait été relativement stable avec ou sans soutien public", peut-on lire dans l'étude.
*: Les experts Euler Hermes ont identifié 3 indicateurs permettant de détecter le risque de défaillances des entreprises 4 ans avant que celle-ci ne survienne: la rentabilité des capitaux (inférieure à 6%), le taux de fonds propres (inférieur à 23,2%) et le taux de couverture des intérêts d’emprunt (inférieur à 1,1). Ces critères ont été appliqués à près de 525.000 PME.