Claude Neuschwander, ancien patron de Lip et de la Fnac, est décédé lundi

Claude Neuschwander, ancien patron marqué à gauche de l'horloger Lip puis de la Fnac, est décédé à l'âge de 89 ans, a annoncé mercredi le maire de Montpellier, ville où il résidait. "Figure de la gauche française, il a toujours été aux côtés des Lip et a combattu avec fermeté pour la justice, sans jamais céder à la démagogie", a commenté Michel Delafosse (PS) sur le site internet de la mairie. L'ancien dirigeant est décédé lundi.
Claude Neuschwander, ancien de Publicis, était devenu au tout début de 1974 PDG de Lip, horloger centenaire qui avait déposé le bilan l'année précédente. A Besançon, les ouvriers avaient pris le contrôle de leur usine sous le slogan "On fabrique, on vend, on se paie !". Dès son arrivée, ce centralien ouvre des négociations avec les syndicats et lance un plan de redressement. Les ouvriers restituent le stock de montres qu'ils avaient saisies dans le but de les vendre.
"Il a fait ce qu'il a pu pour remettre la boîte en route. Il avait de la vision", témoigne pour l'AFP Roland Vittot, l'un des dirigeants syndicaux de l'époque. "On garde un bon souvenir de son passage chez Lip."
Créateur d'un cabinet de consultant pour les collectivités locales
Mais le plan de relance est un échec et Claude Neuschwander, qui refuse de recourir à des licenciements, décide des réductions d'horaires, des mises à la retraite anticipée et demande une nouvelle augmentation du capital. Début 1976, l'Etat accorde un prêt de 7 millions de francs. Un nouveau plan de redressement est adopté, accompagné par une augmentation de capital, mais le pouvoir giscardien choisit d'écarter cet ancien de l'Unef, de la CFDT et du PSU. "Le gouvernement et les grands patrons ne (pouvaient) supporter l'insolente réussite de ces ouvriers horlogers", commentait-il en 2007, lors de la projection d'un documentaire à Besançon sur ce conflit social, l'un des plus longs de la Ve République.
"Trente ans après, il m'arrive encore de rêver que je sens l'usine vibrer sous mon fauteuil", confiait-il.
Cet ancien journaliste prenait en 1980 la direction générale de la Fnac puis créait Ten, un cabinet de consultant destiné aux collectivités locales, actif particulièrement dans la rénovation des quartiers.