"Celui qui paye le plus d'impôts": Bernard Arnault se présente comme le patron du groupe "le plus patriote" du CAC 40

C'était l'une des auditions les plus attendues de la commission d'enquête du Sénat sur les aides publiques aux grandes entreprises. Pendant près de deux heures, Bernard Arnault a répondu aux questions des sénateurs et tenté de défendre son groupe qui "attire particulièrement les critiques" en raison de sa "taille importante" selon lui. Parmi les accusations qui pointent régulièrement le géant du luxe figure celle d'optimisation fiscale. "Notre groupe est présent dans de nombreux pays: faut-il fermer nos boutiques au Panama, ne plus avoir de filiales au Luxembourg pour ne pas être accusés d'optimisation fiscale?", a demandé le dirigeant.
"Notre groupe est sans doute le plus patriote et celui qui paye le plus d'impôts en France."
L'occasion pour le patron d'évoquer la hausse de 40% des impôts sur les bénéfices déclarés en France dont il se dit victime. "Si on augmentait les impôts de moins que ça, il y a énormément de grosses entreprises qui font autant de bénéfices que nous mais qui sont des bénéfices mondiaux pour l'essentiel et qui ne donneraient pas droit à des augmentations d'impôts substantielles, a-t-il estimé. J'en connais plusieurs qui gagnent pas loin du bénéfice de LVMH et qui avec ce système, parce qu'ils sont délocalisés pour une bonne partie, sont pratiquement absents de ces hausses d'impôts alors que cette hausse d'impôt va nous coûter plus de 700 millions d'euros."
Près de 4 milliards d'euros de contribution fiscale en 2023
Dans son propos liminaire, Bernard Arnault a largement mis l'accent sur la contribution de LVMH à l'économie française avec une empreinte fiscale annuelle chiffrée à plus de 5 milliards d'euros. "En France, LVMH est toujours en tête des entreprises qui recrutent, a-t-il insisté. En 2023, le groupe a investi 3,5 milliards d'euros en France et plus de 1,5 milliard d'euros en 2024."
"Un emploi créé par LVMH en génère quatre fois plus chez nos partenaires et sous-traitants."
La directrice financière du groupe, Cécile Cabanis, a également détaillé la contribution fiscale de LVMH en France, laquelle atteignait près de 4 milliards d'euros en 2023 dont 2,5 milliards d'euros au titre de l'impôt sur les sociétés. En parallèle, le groupe a perçu 275 millions d'euros toutes aides confondues, et 64,5 millions d'euros de crédits d'impôt majoritairement liés au crédit d'impôt recherche et au crédit d'impôt mécénat.