Bridgestone: le gouvernement se donne trois semaines pour avancer sur le plan de sauvegarde

Manifestation contre la fermeture de l'usine Bridgestone le 4 octobre 2020 à Béthune (Pas-de-Calais) - DENIS CHARLET © 2019 AFP
Le gouvernement se donne trois semaines pour avancer avec Bridgestone sur un scénario de poursuite de la production de pneus à Béthune en conservant plus de la moitié des salariés, a affirmé ce mardi la ministre déléguée chargée de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher.
"On se donne trois semaines", a déclaré Agnès Pannier-Runacher sur les ondes de BFM Business, "pour cranter, je dirais, les chiffres et la compréhension du scénario avec Bridgestone" et "pour discuter avec les organisations syndicales et Bridgestone si de part et d'autre de la table ils sont d'accord pour y aller".
Ce projet industriel proposé ce lundi et basé sur une expertise du cabinet Accenture prévoit la production sur place de 3 millions de pneus de qualité supérieure et éviterait plus de la moitié des 843 licenciements annoncés par le groupe japonais.
100 millions d'euros d'investissement
Il suppose une restructuration, 100 millions d'euros d'investissement et 25% à 40% de gains de productivité. "C'est des efforts pour les salariés, c'est un engagement d'investissement pour Bridgestone, donc ça n'a rien de gagné", a poursuivi la ministre mardi.
Concernant le montant de 100 millions d'euros, il s'agit "du montant des investissements privés", a par ailleurs assuré la ministre. "À ce stade, nous n'avons pas fait des simulations sur les montants d'investissement que prendrait en charge (...) l'État et la région", a-t-elle précisé.
Mi-septembre, Bridgestone avait annoncé la "cessation définitive" à l'horizon 2021 de l'activité du site, qui emploie plus de 860 personnes, invoquant une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coûts.
La ministre n'a par ailleurs pas fermé la porte mardi à un éventuel projet alternatif de poursuite de l'activité de l'entreprise de production de pneus.
"Si Bridgestone arrive avec une [option] alternative qui n'est pas notre scénario, mais qui maintient autant d'emplois, on pourra en discuter", a estimé la ministre.