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"Attaquer le marché américain avant qu'ils n'attaquent le nôtre": les nouvelles ambitions de la French Tech

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Mardi soir, BFM Business récompensait les 12 licornes françaises (entreprises non cotée et valorisée à plus d'un milliard de dollars) après une année record en matière de levées de fonds. Une accélération impressionnante des startups françaises qui n'ont désormais plus aucun complexe.

Petit lexique de la jungle des startups...

Une licorne? Une entreprise non cotée, valorisée à un milliard de dollars. Il y a 7 ans, sur les 13 licornes européennes, seulement 4 étaient françaises alors que les Etats-Unis en comptaient une centaine. En 2021, elles sont désormais 21 en France dont 12 qui ont passé ce cap cette année et ont été récompensées ce mardi soir aux BFM Awards.

Une décacorne? Une entreprise non cotée, valorisée à dix milliard de dollars. Il en existe une poignée en Europe (Revolut, Klarna, Deliveroo…) mais aucune en France. Pourtant l'hexagone ne manque pas d'ambition.

"Les décacornes, ça existe déjà en Europe. Mais 100 milliards, ça n'a pas encore été fait. On va le faire", tranche Pascal Gauthier, PDG de Ledger, leader mondial dans les coffre-fort virtuels pour cryptomonnaie.

Le décor est planté, les ambitions annoncées pour la French Tech, qui a levé 5 milliards d'euros rien que pour le premier semestre 2021.

"On est clairement en train de passer un cap, poursuit Pascal Gauthier. C'est important pour la souveraineté économique, pour la souveraineté technologique et c'est important pour la promotion des valeurs. On voit bien qu'à travers les GAFAM, les Etats-Unis imposent fortement leurs valeurs."

Aller plus vite que les autres

Et Ledger n'est pas la seule startup à viser de nouveaux sommets. DentalMonitoring, qui utilise le virtuel pour accompagner les soins dentaires, promet aussi de s'attaquer au marché américain. Mais le meilleur exemple reste Sorare, mélange de cartes Panini virtuelles et de cryptomonnaie. En seulement trois ans, la startup a connu une ascension fulgurante pour atteindre aujourd'hui une valorisation de 4,3 milliards de dollars.

"On a la chance d'être allés plus vite que les Américains et d'attaquer leur marché avant qu'ils n'attaquent le nôtre, se félicite son patron Nicolas Julia qui entend "créer le plus grand leader du divertissement du sport depuis la France".

"J'espère que la décacorne sera juste une étape avant de faire quelques de beaucoup plus gros" glisse-t-il.

La France mise sur ses talents

Cette année folle est d'abord le résultat d'une politique volontariste du gouvernement depuis 2017. La France est devenue le pays le plus attractif d'Europe pour les investisseurs et les résultats sont là. Emmanuel Macron souhait 25 licornes françaises d'ici 2025, le record sera battu.

Mais la France a aussi misé sur ses talents. "On est en avance sur le monde aujourd'hui, martèle Pascal Gauthier. Et c'est notre grande chance: pouvoir créer des très grandes entreprises mondiales et pouvoir le faire sur ces nouvelles technologies qui sont le bitcoin ou la blockchain. On a des ingénieurs que personne d'autre n'a au monde."

"Ce que l'on sait faire chez Ledger est issu de la technologie de la carte à puce [une invention française, ndlr] et issu de notre technologie du hardware sécurisé (développé par Thalès ou Gemalto, ndlr)."

Et de trancher: "nous, on sait faire et le monde ne sait pas faire."
Thomas Leroy Journaliste BFM Business