Laurent Mignon (BPCE): la crise sanitaire a révélé "l'utilité majeure" des banques de réseaux

Face au développement des néobanques et à l'offensive des géants du numérique, les banques de réseaux font de la résistance. La crise sanitaire "a révélé beaucoup de choses", notamment "l'utilité de cette présence bancaire sur le terrain auprès des clients", a assuré ce mercredi matin Laurent Mignon, président du directoire du groupe BPCE (Banque populaire - Caisse d'épargne), sur le plateau de Good Morning Business.
"Pendant la crise, qui était aux côtés des entreprises ou des clients? Les banques de réseaux, [celles] qui sont sur le terrain. Les PGE [prêts garantis par l'Etat, ndlr], ce ne sont pas les Gafa, ce ne sont pas les néobanques qui les ont distribués", a avancé Laurent Mignon, dont le groupe "a distribué 34 milliards [d'euros] de PGE pendant cette période".
"Il fallait les distribuer, les adresser au client […]. Il faut répondre aux besoins, voir si le client prend ce qu'il faut, etc. C'est un dialogue entre le conseiller bancaire et son client, et ça c'est quelque chose qui se fait en ayant la connaissance fine du client sur le terrain", a poursuivi le dirigeant.
"On investit beaucoup"
Mais cela ne signifie pas pour autant que les banques traditionnelles "ne se digitalisent pas", a-t-il assuré. "Au contraire, nos applications se sont développées considérablement pendant la crise sanitaire. Elles ont le même niveau de qualité que celles des néobanques".
"Je suis plus inquiet, en réalité, de la concurrence des Gafa, qui cherchent à prendre quelques verticales sans forcément devenir des banques", a déclaré Laurent Mignon, citant le paiement fractionné ou "du crédit conso demain".
Ces entreprises "ont des moyens d'investissements très importants et des bases de clientèle installées très fortes. C'est pour ça qu'il faut, nous, être très vigilants. On investit beaucoup", notamment en rachetant des fintech.