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"La meilleure solution ": le patron de Société Générale raconte les coulisses de la cession de Rosbank

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La banque française était particulièrement exposée en Russie avec sa filiale, qu'elle s'est empressée de céder. Invité sur BFM Business, le directeur général Frédéric Oudéa revient sur cette opération.

Il y a forcément un petit crève-coeur. "Rosbank est une formidable banque, elle a une réputation exceptionnelle sur le marché russe, parfaitement notée avec une très forte culture de discipline des coûts" explique le directeur général de Société Générale, ce vendredi sur BFM Business.

Frédéric Oudéa est ainsi revenu sur la cession de cette filiale russe à l'ancien actionnaire principale de Rosbank, Interros Capital.

"On a trouvé cette solution, j'en suis heureux. A nous maintenant d'arriver à vite 'closer'. En tout cas, c'est la meilleure solution compte tenu des circonstances qui ont radicalement changé" explique-t-il.

Le meilleur choix

Tout s'est évidemment passé très vite, dès les premières sanctions financières contre la Russie, provoquées par la guerre en Ukraine.

"C'est quelque chose de très douloureux pour nous, pour moi, de voir ce qu'il se passe" dans ce pays, explique Frédéric Oudéa. "Nous avons des collègues ukrainiens et nous avons 12.000 salariés en Russie, qui étaient engagés dans notre groupe, fiers de faire partie d'un groupe international."

"On a géré l'immédiateté de la crise: la sécurité de nos collègues ukrainiens, la gestion des risques, la mise en œuvre de toutes les sanctions internationales, y compris en Russie" poursuit-il.

Et donc la cession de Rosbank, que SG avait "rendu autonome" précise le patron. "Nous avons contacté plusieurs parties et finalement ce choix de l'ancien actionnaire, qui connaît cette banque, qui a envie de la préserver dans sa culture, c’est ce qu'il y a de mieux pour nos 12.000 salariés."

"Tout se passe de manière ordonnée"

"En tout cas, c'est une solution qui est bien meilleure que le scénario extrême qui était une expropriation" rappelle Frédéric Oudéa.

"Et cela se passe de manière ordonnée, y compris avec les autorités de la banque centrale russe" souligne-t-il assurant néanmoins n'avoir eu "aucun contact avec le pouvoir russe". La cession effective devrait être actée dans les prochaines semaines.

Quant à l'impact sur Société Générale, il devrait être limité. "Nous allons avoir un impact en P&L (pertes et profits) significatif au deuxième trimestre, 3 milliards" mais ce sera "très marginal en capital" car "en même temps, on se déleste de 15 milliards d'euros d'actifs en Russie à risque, dans une économie qui peut fondre de 10%."

Thomas Leroy Journaliste BFM Business