HSBC suspend un haut dirigeant climatosceptique

Des propos climatosceptiques qui ne passent pas. HSBC a suspendu l'un de ses hauts dirigeants qui a tenu des propos minimisant l'impact du changement climatique, affirme le Financial Times, et les associations de défense de l'environnement s'inquiètent qu'il ne soit pas le seul avec ces positions dans la banque.
Le quotidien économique écrivait dimanche, citant des sources proches du dossier, que la banque britannique avait suspendu Stuart Kirk, directeur mondial de l'investissement responsable à la division de gestion d'actifs, après qu'il eut accusé les banquiers centraux et des responsables politiques d'exagérer l'impact du changement climatique. Des porte-paroles d'HSBC joints par l'AFP ont refusé de commenter cette information lundi.
"Pas d'acccord du tout"
Dimanche, Noel Quinn, directeur général du groupe, avait réagi en disant "ne pas être d'accord du tout" avec les remarques faites par Stuart Kirk lors d'une conférence organisée par le FT.
"Elles ne sont pas en ligne avec la stratégie d'HSBC et ne reflètent pas les positions de la direction d'HSBC ou de sa branche gestion d'actifs. Notre ambition est d'être la principale banque menant la transition vers la neutralité carbone", a insisté Noel Quinn.
M. Kirk a entre autres déclaré d'après le FT: "Qu'est-ce que ça peut faire si Miami est six mètres sous l'eau dans 100 ans? Amsterdam est sous l'eau depuis des lustres, et c'est un endroit très agréable. Nous nous adapterons."
Amsterdam est sous le niveau de la mer et une grande partie des Pays Bas se situe plusieurs mètres également sous ce niveau.
Beau O'Sullivan, un porte-parole de l'ONG Bank on our Future, affirme dans un communiqué lundi qu'HSBC "doit expliquer comment des commentaires aussi offensifs et inexacts ont pu être validés, et dans quelle mesure d'autres hauts dirigeants partagent les positions de M. Kirk".
"Coup massif à la réputation" de la banque
"C'est un autre coup massif à la réputation d'HSBC sur le climat (...) Les investisseurs et clients devraient à raison questionner et scruter les promesses de la banque (...) et ne pas oublier qu'HSBC risque des mesures (punitives) du régulateur de la publicité au Royaume-Uni pour +greenwashing+", ajoute-t-il.
"Le fait que cela vienne du directeur mondial de l'investissement responsable fait frissonner", a renchéri Veronica Oakeshott, une porte-parole de l'ONG Global Witness.
Dénonçant "tout un secteur qui continue à financer la déforestation, les carburants fossiles et l'effondrement climatique", elle accuse HSBC d'être "l'une des pires" banques.
"Nous ne pouvons pas compter sur la bonne volonté des institutions financières pour faire volontairement les bonnes choses. Nous avons besoin des gouvernements pour légiférer et empêcher la finance de soutenir des entreprises qui détruisent le climat", conclut Veronica Oakeshott.
Les assemblées générales annuelles des banques HSBC, Barclays et Standard Chartered ont été perturbées récemment par des manifestants pro-environnement leur demandant d'arrêter d'investir dans les carburants fossiles.