65 millions de clients conquis en moins de 10 ans: la banque Revolut va investir 11,5 milliards d'euros pour atteindre les 100 millions de clients

Revolut veut doubler ses effectifs et devenir une banque incontournable. - Revolut
Elle révolutionne le monde des banques en ligne. La néobanque britannique Revolut, qui a connu ces dernières années une croissance fulgurante, a annoncé mardi qu'elle investirait environ 13 milliards de dollars (11,5 milliards d'euros) dans le monde au cours des cinq prochaines années, et prévoit de créer 10.000 nouveaux emplois, doublant ainsi son effectif.
La fintech, qui compte aujourd'hui 65 millions de clients, en vise 100 millions d'ici 2027. Elle n'a jamais caché son ambition de rivaliser avec les géants mondiaux du secteur, pour "créer une banque internationale de premier plan", affirme à l'AFP le directeur des services bancaires de Revolut, Sid Jajodia.
L'entreprise fondée en 2015 a inauguré mardi dans le quartier des affaires de Canary Wharf, à Londres, son nouveau siège flambant neuf. Les lettres géantes de Revolut qui trônent désormais en haut d'un immeuble côtoient les enseignes de géants bancaires britanniques comme HSBC ou Barclays.
Tous les investissements annoncés mardi ne sont cependant pas nouveaux: un engagement d'un milliard d'euros en France et un autre de de 500 millions de dollars aux États-Unis étaient déjà connus.
Si Revolut n'entre pas dans le détail, 3 milliards de livres (3,4 milliards d'euros) sont aussi fléchés vers le Royaume-Uni, avec 1.000 emplois à la clé, une nouvelle applaudie par le gouvernement britannique, en mal de bonnes nouvelles économiques.
"Alors que le président Trump a annoncé la semaine dernière qu'il rendrait plus difficile l'accueil des talents aux États-Unis, nous voulons faciliter l'accueil des talents au Royaume-Uni", a assuré la ministre des Finance britannique Rachel Reeves, qui s'exprimait dans les locaux de Revolut.
La banque a plus que doublé son bénéfice net l'an dernier, à 790 millions de livres (plus de 900 millions d'euros). "Nous générons donc des capitaux qui nous permettent de financer notre croissance", fait valoir Sid Jajodia lors d'une interview à l'AFP.
Présente aujourd'hui dans 39 pays, l'entreprise dispose d'une licence bancaire dans l'UE et a obtenu une autorisation "sous restrictions" au Royaume-Uni.
Elle s'implante en parallèle sur plusieurs continents, espérant notamment obtenir un statut bancaire au Mexique dans les mois qui viennent. Elle compte aussi lancer ses services en Inde ou en Afrique du Sud.
Revolut cherche également à obtenir une licence aux États-Unis. "Mon ambition est de l'obtenir d'ici la fin de l'année prochaine, mais c'est loin d'être garanti", selon Sid Jajodia. "Les États-Unis, en tant que plus grand marché financier au monde, constituent un pilier essentiel de notre stratégie."