Anticipation, accompagnement… les conseils d'un spécialiste pour bien céder son entreprise
Penser à l'avenir de son entreprise, c'est aussi penser à son successeur. S'adressant aux dirigeants de PME et ETI, l'Institut français des administrateurs (IFA) a récemment publié un guide des "bonnes pratiques" pour transmettre son entreprise.
"Quand on pense qu'il faut vingt ans pour passer d'une PME à une ETI […], on s'aperçoit de l'importance stratégique" de la transmission, a souligné ce jeudi soir le président de l'IFA, Denis Terrien, sur BFM Business.
La transmission est sujet inévitable pour l'économie française: 25% des chefs d'entreprise sont aujourd'hui âgés de plus de 60 ans et pas moins de 700.000 entreprises seront cédées dans les dix prochaines années, selon un rapport du Sénat. Sans oublier que les entreprises familiales, particulièrement concernées par la question, représentent 83% des entreprises françaises. Or, avance l'IFA, un processus de transmission d'entreprise peut prendre de cinq à dix ans pour se concrétiser.
Avec un mot d'ordre: l'anticipation. "Soit il y a une transition qui a été préparée, soit elle est subie", a commenté Denis Terrien. "Malheureusement, en France, il n'y a que 10% des entreprises qui sont cédées dans la famille", contre 50% en Allemagne ou 70% en Italie, regrette le président de l'IFA, qui évoque un manque d'accompagnement.
"La transmission, c'est d'abord avoir un projet d'entreprise", "de savoir qui va le faire et comment ce sera financé", a-t-il estimé.
"C'est assez difficile de mettre de côté son ego", mais il faut "anticiper" et "se faire accompagner" dans la transmission, a conseillé Denis Terrien, pour qui "il y a beaucoup de décisions dans lesquelles l'affectif va devoir être mis de côté".
Par ailleurs, "il faut prendre son temps", a ajouté le président de l'IFA. "Quand le dirigeant est assez vieux, en a marre, a une maladie", l'entreprise est "cédée très rapidement" et la France "risque de perdre des actifs très importants".