Aides aux entreprises: la CPME déplore "des trous dans la raquette"

"On a absolument besoin de plans de soutien qui doivent s'adapter à la situation que nous vivons". Invité du Grand Journal de l'Eco ce mardi, le président de la CPME, François Asselin, a estimé que le gouvernement faisait "plutôt bien les choses" en matière d'aide aux entreprises, même s'"il reste encore des choses à mettre dans la boîte à outils".
Selon lui, "il reste des trous dans la raquette". Il réclame notamment la mise en place d'un prêt de consolidation visant à additionner les dettes accumulées des entreprises. "Si on n'arrive pas, comme on le fait pour un endettement personnel, à regrouper l'ensemble de ces dettes et de les étaler dans un prêt de consolidation garanti par l'Etat au-delà de cinq ans, beaucoup d'entreprises viables (...) ne pourront pas s'en sortir", a-t-il mis en garde.
Quels conditions d'accès aux prêts participatifs?
François Asselin s'est toutefois dit satisfait de la possibilité de décaler d'un an le remboursement des premières échéanes des PGE (prêts garantis par l'Etat) et des 20 milliards d'euros de prêts participatifs annoncés par le gouvernement lundi pour renforcer les fonds propres des entreprises.
"C'est bien calibré mais il reste encore à connaître le niveau du calibre", a-t-il tempéré. La CPME réclame notamment que "le ticket d'entrée soit compatible avec la taille d'une PME", c'est-à-dire "autour de 250.000 euros". Elle souhaite en outre que le "processus soit simple" avec un "contrat prêt à l'emploi". Enfin, l'organisation patronale demande à ce "qu'on soit dans la fourchette basse du marché en termes de taux".
"L’abondement en capital est généralement plus élevé en termes de taux que lorsqu’on a un prêt classique parce que c’est plus risqué, donc le risque se paye. Là on a l’Etat qui apporte une partie de garantie auprès des banques", a expliqué François Asselin, réclamant ainsi un taux de 5%, contre "8% habituellement".