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Agriculture

Tomates: des producteurs français et marocains signent une déclaration d'intention commune

Tomates cerises (illustration)

Tomates cerises (illustration) - AFP

Les représentants français et marocains des filières fruits et légumes ont signé, mardi 22 avril, une déclaration commune, affirmant "volonté commune de se coordonner" sur les tomates.

Légumes de France, association spécialisée de la FNSEA, et son homologue marocaine, l'Association des producteurs et expéditeurs de fruits et légumes marocains (Apefel), ont signé une déclaration commune, mardi 22 avril, lors du Salon international agricole du Maroc à Meknès.

Cette déclaration indique une "volonté commune de se coordonner" sur les tomates sans éléments engageants concernant les exportations marocaines.

Les tomates marocaines symbole du mécontentement

Certains agriculteurs français ont fait de la tomate marocaine, disponible toute l'année à des prix souvent inférieurs aux tomates françaises grâce à des coûts de main d'oeuvre moins élevés, un des symboles de la perte de souveraineté agricole du pays.

Dans un communiqué, Légumes de France - qui dit représenter environ 80% des producteurs français de tomates - indique que des discussions étaient en cours depuis un an et que l'objectif était de les "conclure" au Maroc.

"Cette déclaration marque une volonté commune de se coordonner sur les plans techniques, agronomiques et sanitaires, afin que les producteurs français et marocains trouvent leur place sans se marcher sur les pieds", a déclaré Sylvestre Bertucelli, directeur général de Légumes de France.

Elle ne correspond pas à l'accord sur la saisonnalité des exportations qui avait été promis lors du Salon de l'agriculture à Paris en février, où le Maroc était invité d'honneur. Concrètement, des producteurs français demandaient un rééquilibrage, avec des exportations marocaines moins importantes en été pour ne pas concurrencer les tomates françaises.

Instaurer un dialogue entre les filières des deux pays

La coopérative maraîchère de l'Ouest (marque Savéol), leader français de la tomate, avait aussi réclamé début avril des "règles équitables" face à la "distorsion de concurrence" et de revoir "l'appréciation" de l'accord de libre-échange entre les Européens et les Marocains. Adhérente à Légumes de France, Savéol n'a pas souhaité commenter dans l'immédiat le texte signé au Maroc.

La déclaration, dont le contenu précis n'a pas été dévoilé, "vise à instaurer un dialogue structuré et pérenne entre les filières fruits et légumes des deux pays" et "à renforcer leur coopération", notamment sur l'adaptation au changement climatique.

Un premier communiqué de Légumes de France indiquait que la déclaration visait aussi à renforcer la coopération face à l'enjeu majeur du "respect de la saisonnalité et des calendriers de production réciproques" mais l'association a rétropédalé sur ce point, indiquant dans la soirée que cela ne figure pas dans le texte et qu'elle s'était trop avancée en l'incluant dans son communiqué.

Légumes de France appelle aussi dans son communiqué à "créer un cadre politique favorable à des discussions constructives entre les acteurs économiques français et marocains de la tomate", renvoyant la balle à tous les producteurs, y compris ceux que l'organisation ne représente pas, pour trouver un vrai accord.

P.L. avec AFP