Prix de l'alimentation: Dominique Schelcher accuse "certaines grandes multinationales" de vouloir "des hausses déraisonnables"

"Chaque année, on prend les mêmes et on recommence", concède lui-même Dominique Schelcher, le patron de Coopérative U. Le sujet: les négociations commerciales qui ont lieu chaque année entre la grande distribution et les industriels pour s'accorder sur les prix des produits vendus en magasins.
Et une fois n'est pas coutume, le PDG de Coopérative U (qui regroupe les enseignes Hyper U, Super U, U Express et Utile) a accusé "certaines grandes multinationales" de venir à la table de négociations "avec des hausses déraisonnables". En retour, les fournisseurs accusent régulièrement les supermarchés de tirer les prix à la baisse sans considération pour la hausse de leurs coûts de production.
"Certains vont trop loin, ils ne pensent qu’à leur compte d’exploitation, ils ne pensent pas aux clients, au choc inflationniste qu’ils ont subi", accuse Dominique Schelcher.
Une situation d'autant plus grave selon lui que "la consommation est en tension, les Français achètent moins". "Ils arbitrent entre plusieurs produits, même si les prix ont baissé le choc psychologique est toujours là et il mettra du temps à se résorber", assure-t-il.
Des produits bientôt retirés des rayons?
Sur certains produits les négociations patinent complètement, confie-t-il, sans préciser lesquels. "On a des situations de blocage à trois semaines de la fin des négociations", explique le patron de Coopérative U, qui n'exclut pas de retirer un certain nombre des produits de ses rayons si aucune solution n'est trouvée.
Malgré ces blocages, de nombreux prix baisseront en 2025: Dominique Schelcher cite notamment les produits faits à base de blé (farine, pâtes...), ceux à base d'huile, ainsi que la volaille.
"Sur les produits d'hygiène, certains prix reculent mais pas tous, on aimerait que ça baisse beaucoup", ajoute-t-il.
D'autres produits en revanche continueront à augmenter, notamment le café et le chocolat. "Ces hausses de prix sont dues aux mauvaises récoltes à cause de l'impact du dérèglement climatique. C'est la même chose pour le jus d'orange: un ouragan gigantesque aux États-Unis a eu un impact sur la production", poursuit Dominique Schelcher.
Enfin, il cite tout de même "de belles victoires" dans les négociations, notamment avec les boîtes de conserves de légumes de la marque D'aucy. "On a trouvé un bel accord en transparence", conclut-il.