"Ça peut monter jusqu'à 8%": Dominique Schelcher confirme de fortes hausses de prix demandées par certains grands industriels

Après Thierry Cotillard jeudi matin, c'est au tour de son homologue de Coopérative U de déplorer les bases sur lesquelles s'ouvrent les négociations annuelles avec les industriels du secteur agro-alimentaire.
La veille sur Franceinfo, le président du groupement Les Mousquetaires a qualifié d'"irresponsables" des industriels venus à la table des négociations "avec des hausses de tarifs et l'ordre de 6 à 7%, voire 8%". Des chiffres que confirme Dominique Schelcher vendredi matin au micro de RMC :
"On a à date des demandes de hausses. On a des gens très raisonnables comme les PME qui sont aux alentours de 3% et avec certaines grandes entreprises, ça peut monter à 8%."
Sans citer de nom, le dirigeant de la grande distribution mentionne notamment le cas d'"un très grand industriel" dont la demande d'évolution tarifaire à la hausse est "à deux chiffres".
"On ne comprend pas pourquoi, s'étonne-t-il. Il y a des ingrédients qui sont à la baisse comme le sucre, le blé, les huiles. Je reconnais que certains sont sous tension comme le café."
"Quasiment plus d'achats plaisir"
Si Dominique Schelcher se montre aussi critique sur cette ouverture des négociations commerciales qui s'achèveront au 1er mars, c'est qu'il estime qu'elles ne posent pas les bases pour relancer la consommation des ménages dans les grandes surfaces.
"Ce qu'on a vécu l'année dernière, qui est une consommation en baisse, est en train de s'inscrire dans la durée, observe-t-il. C'est le choc inflationniste le plus dur depuis 40 ans et ça ne se digère pas en trois mois ni en un an."
"Ce qui embête les gens, c'est qu'ils n'ont toujours pas passé le cap du choc inflationniste. Les Français eux-mêmes dans leur quotidien ne l'ont pas digéré."
Le PDG de Coopérative U observe que les Français "vont à l'essentiel plus que jamais" : "Il n'y a quasiment plus d'achats plaisir." Il en veut pour preuve leur comportement à l'occasion des récentes fêtes de fin d'année.
"C'était un Noël à la raclette, avant c'était la belle volaille, résume-t-il. Jamais on ne nous a autant commandés de plateau de raclette, c'est le plat plaisir pas cher. Par contre les fruits de mer sont en forte baisse. Les gens sont plus prudents que jamais."