"Des hausses de tarifs de 6 à 7%": le patron des Mousquetaires dénonce des industriels "irresponsables"

Les prix alimentaires vont-ils baisser dans les rayons des supermarchés à partir du mois de mars? Distributeurs et industriels mènent actuellement leurs négociations annuelles pour s'accorder sur les évolutions de prix en 2025. Et les baisses de prix ne sont pas systématiquement garanties à en croire Thierry Cotillard. "On est parti avec beaucoup d'espoir, on visait de la déflation et c'est pas complètement gagné", a déploré le président des Mousquetaires sur le plateau de Franceinfo.
"On a des industriels que je qualifierais d'irresponsables qui sont venus avec des hausses de tarifs de l'ordre de 6 à 7%, voire 8%. C'est énorme et totalement décorrélé de la réalité économique."
Le patron de la grande distribution rappelle que les deux composantes du tarif industriel ont affiché des baisses significatives ces derniers mois, qu'il s'agisse du coût industriel (gaz, électricité, coûts de transport) ou du prix des matières premières (sucre, huile, blé dur).
Des baisses de prix sur 1.000 produits dès le 28 janvier
Thierry Cotillard cite notamment les exemples d'un fournisseur de nourriture pour animaux qui a soumis une hausse du prix de 4% alors que le coût de sa matière première a reculé de 4% ou encore celui d'un vendeur de biscuit qui propose une augmentation de 24% alors que celle de ses matières premières se limite à 12%. "On comprend quelque chose et ce serait bien que les marques nationales l'assument: l'espoir d'inflation, c'est pour nourrir les dividendes des actionnaires", souligne le représentant des centres Intermarché qui distingue cependant les grands groupes des PME.
"Les PME sont beaucoup plus raisonnables car elles ont un actionnariat beaucoup plus familial [...] Lorsque les marques nationales sont venues cette année avec des hausses de 6,4%, les PME, c'est 2,80%. Les grands groupes jouent le jeu d'une inflation qui n'est pas justifiée."
Pour autant, Thierry Cotillard n'entend pas attendre l'issue des négociations commerciales pour proposer des baisses de prix dans ses rayons. "On va faire comme l'année dernière, car c'est ce qui nous a fait gagner et le 28 janvier, on va commencer à enclencher des baisses de prix en prenant sur nos marges, annonce-t-il. Il y aura 1.000 produits sur lesquels on voudra être les moins chers."