BFM Business
Economie

Négociations commerciales : les coopératives espèrent 4 à 5% de hausse

placeholder video
Les discussions annuelles avec la grande distribution viennent de reprendre et doivent atterir d'ici à la fin janvier.

Les industriels agricoles espèrent encore des hausses de prix pour 2025. Invité de BFM Business, c'est ce qu'a confirmé Dominique Chargé, président de la Coopération Agricole.

"On est à un moment où les crises agricoles s’enchaînent, nous avons besoin de passer des hausses, de l’ordre de 4 à 5%. Cela correspond aux besoins réels des entreprises liés à l’énergie, à la matière première agricole."

Avec les lois Egalim, les industriels et distributeurs doivent sanctuariser la matière première agricole (MPA) durant la négociation annuelle, pour ne pas influencer négativement les revenus des producteurs.

Les distributeurs tentent de contourner cet impératif en passant par des centrales d'achat situées à l'étranger. Carrefour vient de subir une amende de 10 millions d'euros pour cette pratique, Leclerc étant déjà sanctionné à hauteur de 38 millions d'euros, depuis cet été.

Dominique Chargé évoque aussi le fait qu'avec la reprise d'une partie de Casino par Intermarché et Auchan, le secteur "concentre 70% des besoins sur 3 groupes", de quoi fragiliser le rapport de force entre les deux camps. Or, "les coopératives ont perdu 5 à 10 points de marge depuis 2013".

3 projets de loi en attente

"Nous avons besoin de leviers de compétitivité, ils devraient déjà être en place sans les interruptions politiques", a aussi commenté le dirigeant, concernant l'instabilité politique actuelle et les doutes sur la pérennité du gouvernement Barnier.

Il a pointé 3 projets de loi en attente pour les agriculteurs.

"On a 3 projets de loi : un sur la représentation de l’agriculture, l’un sur la levée des entraves à l’agriculture, le plus attendu, et la loi d’orientation agricole, qui chemine depuis 3 ans. On attend des informations sur la transmission, et sur la rémunération des agriculteurs", a-t-il égréné.

L'année 2024 ne s'annonce pas bonne pour le secteur, ajoutant aux problèmes déjà soulevés fin 2023. Les céréales, par exemple, devraient voir leur production baisser de 30% ; le secteur bovin est touché par des maladies, comme la maladie hémorragique épizootique (MHE).

Valentin Grille