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"Il va y avoir de la violence": le secrétaire national de la Coordination rurale craint une mobilisation très dure des agriculteurs

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Invité de BFMTV pour évoquer les premières actions menées par des agriculteurs avant le début de la mobilisation nationale lundi, Christian Convers a évoqué le desespoir d'un certain nombre d'exploitants.

La nouvelle mobilisation des agriculteurs atteindra-t-elle le niveau de celle du début d'année? Avant même le début lundi de la mobilisation nationale à l'appel de la FNSEA et des Jeux Agriculteurs, de premières actions ont déjà lieu, notamment vendredi matin devant le Centre des impôts de Tarascon dans les Bouches-du-Rhône. Des agriculteurs ont déversé des déchets devant le bâtiment rebaptisé "ambassade du Brésil" pour protester contre le projet d'accord de libre-échange entre l'UE et les pays du Mercosur.

Mais la situation pourrait bien s'aggraver au fil des jours et des semaines selon le secrétaire national de la Coordination rurale Christian Convers invité sur le plateau de BFMTV: "Je pense qu'on verra pire que ça, on peut s'y attendre. Pour une partie des agriculteurs, c'est de la désespérance." L'éleveur de Haute-Savoie estime que les récentes crises sanitaire et climatique sont "le lot de l'agriculture" mais la signature de l'accord de libre-échange serait la goutte de trop pour le secteur.

"Quand on a une économie qui marche à peu près et qu'on a un petit peu de réserves pour surmonter et arriver à passer ... mais là on est tellement exangue que chaque fois qu'il y a un problème, ça ne passe plus", explique Christian Convers.

"Si jamais le Mercosur se signe, c'est l'explosion"

Si la plupart des agriculteurs ont effectué leurs semis avant le début de la mobilisation afin d'assurer leurs revenus de l'année prochaine, le représentant de la Coordination rurale estime qu'il y a un risque de dérapage. "Il va y avoir de la violence, j'en suis convaincu, assure-t-il. Quand on ne maîtrise plus les troupes..."

"Les gens n'en peuvent plus et ces gens-là n'ont plus rien à perdre. C'est là qu'il y a tout le danger. Je vois les gens sur les salons: si jamais le Mercosur se signe, c'est l'explosion", poursuit Christian Convers.

Malgré ce pessimisme apparent, ce dernier veut croire que la France saura valoriser les intérêts de ses agriculteurs. "On peut pas croire que ce métier est foutu, on est sûr que c'est essentiel. C'est de la folie si le pays laisse partir son agriculture, on ne peut pas croire ça, c'est invraisemblable. On est dans une mauvaise passe et je pense que ce n'est pas juste la France et que c'est une bonne partie des pays européens."

Timothée Talbi