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Un nouveau revers pour Elon Musk: SpaceX annule un vol test de sa megafusée Starship

Starship, la plus grande fusée du monde.

Starship, la plus grande fusée du monde. - Patrick T. Fallon / AFP

Le milliardaire Elon Musk multiplie les échecs avec de nombreux lancements de sa fusée Starship qui se sont soldés par une explosion de l'engin. Cette fois, le vol a été annulé avant le décollage.

L'entreprise SpaceX d'Elon Musk a annulé un vol test de sa mégafusée Starship dimanche 24 août, disant avoir besoin de temps pour régler certains problèmes, un nouveau revers pour le milliardaire après une série noire d'essais marqués par des explosions.

Les problèmes en série ont fait douter certains observateurs de la capacité de cette mégafusée à mener à bien le projet fou d'Elon Musk de coloniser Mars. Une version modifiée doit aussi servir au programme Artémis de la Nasa, qui prévoit le retour des Américains sur la Lune, avec pour objectif d'y maintenir cette fois une présence durable.

Ce dixième vol de la plus grande fusée de l'histoire devait se tenir à 18h30 heure locale (01h30 lundi matin heure de Paris), depuis la base de l'entreprise américaine au Texas, dans le sud des Etats-Unis.

Mais environ un quart d'heure avant l'heure prévue du décollage, SpaceX a annoncé son annulation, ce qui est relativement courant pour des lancements de fusée.

"Retrait du dixième vol d'aujourd'hui de Starship pour prendre le temps de résoudre un problème avec les systèmes au sol", a annoncé SpaceX sur X, sans autre précision.

Vers un nouvel essai ce lundi?

SpaceX n'a pas annoncé dans l'immédiat une nouvelle date pour le lancement. Mais sur son site, un compte à rebours suggère qu'un nouvel essai pourrait avoir lieu à la même heure lundi soir.

Elon Musk lui-même avait posté un message sur X une heure plus tôt disant "Lancement de Starship 10 ce soir". Habituellement prolixe sur les réseaux sociaux, il n'a fait aucun commentaire après le report. Les routes à proximité de la base sont restées fermées, signifiant un possible lancement lundi ou mardi.

Ce nouveau vol avait pour objectif une série d'expériences sur l'étage supérieur de la fusée, le vaisseau, avant qu'elle n'amerrisse dans l'océan Indien.

Contrairement à de précédents essais, il n'était pas prévu cette fois-ci que SpaceX tente de rattraper la fusée par des bras mécaniques, une manoeuvre spectaculaire que seule l'entreprise maîtrise.

Une mission "soumise à une forte pression"

Lors des trois essais cette année, SpaceX a subi de multiples déconvenues techniques. Les deux premiers avaient été marqués par la spectaculaire explosion en début de vol de l'étage supérieur de la fusée, provoquant les deux fois des pluies de débris au-dessus des Caraïbes. Fin mai, le vaisseau de Starship avait cette fois réussi à atteindre l'espace mais fini par exploser avant sa fin de mission programmée, à cause d'une fuite de carburant.

La société d'Elon Musk mise sur une stratégie risquée: le lancement de multiples prototypes afin de corriger au fur et à mesure les problèmes rencontrés en situation de vol.

Mais cette succession de déconvenues, à laquelle s'est ajoutée en juin une explosion lors d'un test au sol, nourrit les doutes alors qu'Elon Musk continue de tabler sur des premiers lancements vers Mars dès 2026.

Cette mission est donc "soumise à une forte pression" car, malgré les nombreux tests, la fusée ne "s'est pas révélée fiable", a dit à l'AFP Dallas Kasaboski, du cabinet de conseil Analysys Mason.

En d'autres termes, "les succès n'ont pas surpassé les échecs", selon lui.

Le développement de Starship, dont le premier vol test s'est tenu en avril 2023, pourrait toutefois s'accélérer, SpaceX ayant obtenu un feu vert du régulateur américain de l'aviation pour augmenter sa cadence de lancements.

Le président Donald Trump, dont Elon Musk a été un proche conseiller, a pour sa part exhorté son gouvernement à lever les freins administratifs aux activités spatiales commerciales.

MC avec AFP