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Aéronautique

Ryanair à Bordeaux s’est "bien gavée", assène le syndicat des hôtesses de l’air et des stewards

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La compagnie low cost a annoncé son intention de quitter l'aéroport de Bordeaux. Outre les emplois supprimés, le SNPNC dénonce les aides financières "faramineuses" versées par les autorités locales et l'Etat pour la faire venir.

L'annonce du départ de Ryanair de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac suscite un grand malaise. La compagnie aérienne a acté pour novembre la fin de ses activités et la mutation de ses 90 employés "vers des bases moins coûteuses" du groupe, déplorant une "augmentation des coûts".

Ryanair assure une quarantaine de vols au départ et à destination de Bordeaux.

Le problème est que la compagnie aérienne a obtenu beaucoup d'aides pour venir installer une base dans la cité du sud-ouest en 2009 et exigeait encore plus pour les prochaines années, notamment une réduction des coûts aéroportuaires.

Un vrai scandale pour le SNPNC-FO, syndicat français des hôtesses et des stewards.

"C’est avec un tapis rouge déroulé par les autorités aéroportuaires locales (soutenues par les collectivités territoriales et l’État) sous formes d’aides financières faramineuses que Ryanair s’est implanté en Gironde. Après 5 années d’exploitation, la Direction de l’aéroport s’est fait rappeler à l’ordre par la Cour des Comptes et a enjoint la Direction de pratiquer des coûts aéroportuaires conformes au prix du marché, cessant le favoritisme économique déloyal mis en place. Ryanair, sans foi ni loi comme toujours, a décidé de plier bagage illico".

"Ryanair, sans foi ni loi comme toujours"

"Quand  il s’agit  de  se soumettre aux règles et de respecter le droit, la compagnie pirate s’en va piller vers d’autres cieux". La compagnie "quitte Bordeaux après s'être bien gavée", assène l'organisation.

La Cour des comptes a en effet critiqué dans un récent rapport "le recours à des contrats d'aides incitatives avec les compagnies à bas coûts", mis en oeuvre durant une décennie à Bordeaux, et enjoignait la direction de l'aéroport à réorienter sa stratégie commerciale vers "une diversification des flux, davantage axée sur la qualité".

Cette dernière a confirmé à l'AFP avoir "suivi" ces recommandations et choisi "de diversifier le nombre de compagnies", avec l'objectif de réduire à 60% la part de marché des vols low-cost, contre plus de 70% aujourd'hui.

D'ailleurs, elle a estimé que Ryanair "a demandé des conditions supplémentaires qui étaient inacceptables".

Reste que la stratégie opportuniste de Ryanair commence à sérieusement interroger et ce départ brutal choque. Preuve de ce malaise, la CCI de Gironde (Chambre de commerce et d'industrie) qui est par ailleurs actionnaire de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac refuse pour le moment de commenter cette décision.

Olivier Chicheportiche avec AFP