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Il a besoin de 2 millions d'euros pour survivre: le fabricant d'avions hybrides VoltAero appelle Safran à l'aide qui refuse d'investir

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Sur BFM Business, Jean Botti, cofondateur et directeur général de la start-up française en redressement judiciaire regrette l'absence de soutien du géant des moteurs d'avions. Sur notre antenne, Olivier Andriès, directeur général et administrateur de Safran explique qu'il est un partenaire, pas un investisseur.

Promise à un bel avenir, la start-up française VoltAero, qui développe de petits avions hybrides (carburant-électricité), a été placée le 7 octobre en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de La Rochelle, après avoir été déclarée en cessation de paiement le 25 septembre.

VoltAero avait annoncé un investissement de SEDC Energy, entité du gouvernement de l'État malaisien du Sarawak dédiée aux énergies nouvelles et du groupe français ACI, spécialiste de l'ingénierie et de la fabrication industrielle mais ce dernier est lui même en redressement judiciaire et ne peut donc investir dans VoltAero. A date, il manque 2 millions d'euros à la start-up pour poursuivre ses activités.

Son avion est pourtant prêt au décollage, l'entreprise fondée en 2017 préparait la production en série de cet appareil de cinq places électriques-hybrides Cassio 330 dans son usine d'assemblage à Rochefort et l'appareil avait suscité un fort enthousiasme lors du dernier salon du Bourget.

Sur BFM Business, Jean Botti, cofondateur et directeur général de la start-up française affiche son incompréhension face à la frilosité des investisseurs privés français.

"Nous avons énormément aidé Safran"

"Ils ont beaucoup de mal à investir dans l'industrie. Ils préfèrent tous investir dans l'intelligence artificielle qui a moins besoin de capital et des retours plus rapides", regrette-t-il.

Surtout, le dirigeant ne comprend pas le manque de soutien de son partenaire Safran dont le moteur équipe les avions de VoltAero.

"C'est nous qui avons, à l'origine en 2021, aidé énormément Safran à développer son moteur électrique", raille-t-il.

Sur notre antenne également ce jeudi, Olivier Andriès, directeur général et administrateur de Safran se dit "touché" par la situation délicate de son partenaire mais ne semble pas vouloir aller plus loin.

"Il y a beaucoup de projets dans le domaine des nouvelles mobilités aériennes. Dans cette multitude de projets, il y en a qui iront jusqu'au bout et d'autres non. Beaucoup d'entreprises nous appellent pour équiper leurs plateformes de nos moteurs électriques, ça ne fait pas de nous un investisseur dans l'ensemble de ces différents projets".

Un argument rejeté par Jean Botti qui met au contraire en avant la maturité de son projet: "Il y a ceux qui volent et les projets... J'ai un avion qui vole depuis 2020, il a 25.000 kilomètres, la technologie est brevetée, je voudrais voir en face qui a le même pedigree...", dit-il.

En attendant, l'entreprise cherche des solutions alternatives pour trouver de l'argent frais. La principale piste serait que SEDC Energy compense le non-investissement de ACI mais il faudra faire vite.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business