Flex, le rover monégasque qui veut partir à la conquête de la Lune

Les entreprises Venturi et Astrolab ont collaboré ensemble pour créer un nouveau rover dédié aux missions scientifiques et commerciales sur la Lune. Un premier voyage est prévu en 2026 avec SpaceX.

S'il est avant tout dédié à l'aviation, le salon du Bourget est aussi le salon de l’espace. Et sur le tarmac de l'aéroport francilien, on trouve notamment, pour cette édition 2023, un rover monégasque qui pourrait bien devenir le véhicule des astronautes lors des prochaines missions lunaires.

Le Flex (pour "Flexible Logistics and Exploration", en français: "Logistique et exploration flexibles") est une petite voiture de 3 mètres de large et de 6 mètres de long. Cet engin est né d’une collaboration entre Venturi à Monaco, Venturi Lab à Fribourg en Suisse, et Astrolab, une société américaine basée à Los Angeles.

Conçu par les sociétés Venturi et AstroLab, le rover FLEX peut fonctionner avec ou sans astronautes. © Venturi Lab

Un rover autonome

Ce véhicule robotisé et semi-autonome sera déployé d’ici 3 ans, plus exactement en 2026, sur le pôle sud de la Lune. Il peut transporter une charge utile de 1,5 tonne qui peut être répartie en plusieurs charges utiles de 25 kilos chacune. Un vrai atout pour les missions lunaires, selon Antonio Delfino, directeur de Venturi Lab.

"Le rover va servir énormément aux scientifiques. Le Cnes (Centre national d'études spatiales, NDLR), l'ESA (l'Agence spatiale européenne) ou des entreprises privées pourraient 'acheter' une partie de cette charge utile pour faire leurs propres expériences sur la Lune", avance-t-il au micro de BFM Business.

Pour sa première mission, le rover devrait arriver seul sur la Lune, sans astronautes. C’est l’entreprise américaine SpaceX qui sera chargée de transporter cette voiture jusqu'au satellite de la Terre, grâce à son super lanceur de fusée, le Starship.

L'autre atout de ce rover, qui peut rouler jusqu’à 20 km/h, est qu'il peut fonctionner en étant télécommandé à distance depuis la Terre mais aussi qu’il est capable d’accueillir des astronautes à son bord où être totalement autonome.

Résistance aux températures extrêmes

Les matériaux de ce rover sont particulièrement résistants. Les équipes qui ont travaillé sur ce projet sont composées de physiciens, de chimistes et d’ingénieurs, notamment des anciens de la NASA et de SpaceX.

Ils ont ainsi créé une machine capable de survivre dans des conditions extrêmes, comme de soutenir des températures comprises entre -90 et –230 degrés, de résister aux radiations ou encore de fonctionner dans une obscurité totale pendant une centaine d’heures.

Pour son rover FLEX, Venturi Lab a imaginé un nouveau modèle de roue qui se déforme pour absorber les aspérités du sol lunaire. © Venturi Lab

Et Venturi Lab a aussi développé un nouveau type de roue faite pour la Lune. Un prototype a été présenté pour la première fois lundi lors du salon du Bourget. Cette nouvelle roue est capable de se déformer presque intégralement pour absorber les irrégularités du sol lunaire.

Objectif Artemis

Cette roue sera du voyage lors de la première mission lunaire en 2026 avec SpaceX. L'occasion pour les équipes de Venturi Lab de l'éprouver en conditions réelles. D'ailleurs, la mission doit permettre aux ingénieurs et scientifiques d’améliorer le rover Flex.

Désormais, l’objectif pour Venturi est bien évidemment de remporter l’appel d’offres lancé par la NASA pour son programme spatial Artemis. Première réponse, normalement, en novembre 2023.

https://twitter.com/LakhouaEssia Essia Lakhoua Journaliste vidéo BFMTV